« Bienvenue chez
les Ch’tis
 »
idéalise l’avenir social

 

Il est difficile de dépasser le stade de l’éloge dithyrambique d’un public unanime sans passer pour un pisse vinaigre en manque de notoriété. Pourtant les raisons de ce succès me semblent intéressantes à analyser, d’autant plus que jusqu’à présent je n’ai pas eu l’impression que quiconque en ait donné une explication satisfaisante. Je vais donc tenter de vous démontrer que cet objet cinématographique, à l'égard duquel tout le monde semble heureux ou appelé à le devenir, n’est pas qu’un décor où règnent humour, humanisme et régionalisme. Cet objet présente une dimension parallèle dont la fonction consiste à nous libérer de nos appréhensions sociales, et à rendre acceptables les réformes qui nous assaillent, en idéalisant l’avenir qui nous attend.

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, « Bienvenue chez les Ch’tis » est une comédie retraçant les aventures d’un directeur de La Poste du sud-est de la France qui se voit muté dans une petite ville du Nord-Pas-de-Calais. Cette région, qui est mise en exergue, a bénéficié de l’avant première des diffusions en salle dés le 20 février, alors que le reste de la France aura dû attendre le 27 février 2008. À ce jour, ce film français réalisé par Dany Boon est la production nationale la plus vue de tous les temps dans le pays.
La majorité des critiques, des blogueurs, et des simples spectateurs, s’accorde sur le fait que Dany Boon « est devenu la coqueluche des Français et plus spécialement des gens du Nord, qu’il représente avec humour1 », que son film est une ode à l’amitié et à la sincérité qui va à contre-courant de la compétition, du marketing et du bling-bling ambiant, que les acteurs « séduisent (…) avec leur parler-vrai et leur chaleur humaine2 », et que finalement cet « engouement est tourné vers un film qui use des privilèges de la fiction pour imaginer et mettre en scène un pays et un temps aussi proches du coeur des Français qu'ils sont éloignés de leur réalité quotidienne3 ». De plus, le parcours de Dany Boon et les royalties dont il bénéficiera bien logiquement après un tel plébiscite démontrent, si cela était nécessaire, que « l’Amérique n’a pas le monopole du “self made man” et du “rêve américain”4 ».
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Et c’est justement parce que ce film regroupe toutes les qualités suscitées, et qu’en plus de cela il s’appui sur une région qui renvoie une image difficile de par son climat, sa situation économique et sociale, son histoire, son miroir culturel, et des préjugés qui noircissent le tout, qu’il est difficile d’avoir une analyse rationnelle de l’œuvre. Ce film n’autorise apparemment pas la moindre polémique, sauf pour Élise Ovart-Baratte, doctorante en histoire contemporaine, qui dénonce un certain misérabilisme latent dans le film. Cette militante socialiste du Nord conteste les 600 000 euros de subventions accordés à cette production par la région, « ne comprends pas très bien pourquoi on a alloué une telle somme pour un long-métrage qui ne donne pas une image valorisante du Nord-Pas-de-Calais », n’est « pas sûre qu'un succès cinématographique serve vraiment les intérêts de la région » dans le sens où « ça ne fera pas venir les investisseurs5 ».
Cependant cette critique peut difficilement être défendue puisqu’elle est fondée sur une manière de prendre les ressorts comiques de premier plan au pied de la lettre, alors que le leitmotiv de Danny Boon était de démonter avec humour les préjugés négatifs qui pèsent sur sa région, et d’exagérer les traits pour dénoncer les clichés. De plus si en ce qui concerne les investisseurs il convient d’attendre un peu, on constate déjà un effet bénéfique sur les entreprises du Nord6.
Cette comédie est « un conte qui, par définition, consacre la victoire de l’affectif sur le monde extérieur7 » et fait donc appel aux sentiments dans un cadre, « c’est le Nooord ! », qui inspire plus la compassion que la moquerie. Il n’y a qu’à voir le retentissement de l’affaire de la banderole. Lors de la finale de la Coupe de la ligue de football 2008, qui voyait s'affronter les équipes du Racing Club de Lens et du Paris Saint Germain, des supporters du PSG avaient déployé une banderole indiquant « Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les Ch'tis ». Il faut préciser, pour les rares personnes qui n’auraient pas vu le film, qu’un bref passage met en scène la chaleureuse ambiance du stade Félix-Bollaert 8 où le public entonne « Les Corons » et « Allez Lensois, Allez ! » Il me semble intéressant de noter que en réponse, le 5 avril 2008, la Brigade Sud Nice, groupe de supporters de l'OGC Nice, lors du match de Ligue 1 contre Lille, a également déroulé une banderole indiquant : « Escrocs, Mafieux, Putes, Camés, Messieurs les Ch'tis, bienvenue à Nice9. »
Même si dans ce dernier cas il s’agit de se moquer de ses compatriotes plutôt que des visiteurs, le déploiement de cette banderole n’a eu à ma connaissance aucune répercussion dans les médias, il n’a donné lieu à aucune position courroucée de la part des élus, et il n’a fait l’objet d’aucune procédure de la part des autorités. Faut-il en conclure que les supporters du PSG sont forcément bêtes et méchants et ceux de Nice fins d’esprit ? Peut-on insulter des français impunément à condition que les invectives ne s’adressent pas à une population dépassant les limites de votre région de résidence ? Je ne crois pas m’avancer en répondant par la négative à ces deux interrogations. Peu importe qu’il y ait eu des précédents10 qui n’aient pas eu pour conséquence de semer le même émoi, peu importe qu’à d’autres occasions des joueurs de couleur soient invectivés par des logorrhées simiesques, peu importe que l’arbitre soit régulièrement invité aux latrines : on ne touche pas aux Ch’tis ! Qu’on se le dise. Les Ch’tis sont devenus un peuple sacralisé par un film historique. Toute personne qui tentera d’écorner l’image du film, du Nord-Pas-de-Calais ou de ses habitants sera vouée aux gémonies médiatiques, et ceux qui verseront dans l’insulte seront traînés devant les tribunaux.

« Escrocs, Mafieux, Putes, Camés, Messieurs les Ch'tis, bienvenue à Nice. »

 

Malgré le risque évident qu’il y a à émettre un avis différent de la grande majorité tombée sous le charme des Corons, je vais quand même tenter l’expérience en essayant de dépasser les apparences qui se dégagent de cette comédie, et la caricature insultante qui orne les banderoles. Il me semble que le message de ce film ne figure pas dans le premier plan amplement dépeint par tous ceux qui en font l’éloge, mais en second plan dans la morale que l’on peut tirer de cette aventure sociale bien ancrée dans notre temps.
Cette crainte de l’inconnu incarnée par ce directeur de bureau de poste forcé a accepté une mutation, accentuée par la mise en garde de Michel Galabru qui lui laisse présager le pire, pourrait plus généralement être interprétée comme la réticence que chacun exprime à l’idée de se voir déraciné de son lieu de villégiature par des obligations professionnelles. En effet, les conséquences familiales d’un tel évènement, de par l’éloignement d’un des deux parents, ou sa cessation d’activité si l’un veut suivre l’autre, de par le changement de milieu scolaire des enfants, de par le réseau d’amis des grands et des petits à reconstruire, ne sont pas toujours bénéfiques. Mais au fur et à mesure de l’histoire, on peut voir deux films se jouer en parallèle. Le premier que tout le monde perçoit et commente, celui d’une comédie axée sur une certaine vision du Nord et de ses habitants. Et le second, qui me semble dépeindre un avenir idyllique pour ceux qui ne sont pas du bon côté du manche.

 

C’est ainsi que cette approche apparemment nostalgique de la France et de ses régions pourrait aussi être vue comme la découverte d’un autre monde où les autochtones seraient notamment pourvus d’un langage différent. La gentillesse et le sens de l’accueil, tels que les gens du Nord l’interprètent, pourraient également se traduire comme l’intégration réussie d’un individu au sein d’un milieu de culture et de mœurs qui lui sont étrangères. Cette franche camaraderie qui s’affiche dans les rapports professionnels, le directeur allant même jusqu’à accompagner l’employé dans sa tournée, pourrait laisser penser que la polyvalence, voir le déclassement, est la meilleure solution pour optimiser les rapports sociaux dans l’entreprise. Et je ne parlerai pas des relations amoureuses des personnages principaux qui, débutant dans la difficulté, terminent dans une harmonie retrouvée, et ce quel que soient les distances qui séparent les amants.
 
    A l'Baraque à frites...


 

Le nivellement des frontières entre les classes sociales (cadre – employé) change progressivement les rapports entre les protagonistes. Ceux qui se réjouissaient de l’absence d’internet et du Black Berry dans ce film en sont restés à l’aspect simplement technique. Ils n’ont pas fait le lien entre ces nouvelles technologies, et ce qu’elles impliquent généralement, à savoir l’intrusion de la vie professionnelle dans la vie privée. Et paradoxalement cette intrusion persiste pourtant sous une autre forme tout aussi inquiétante : ce sont les salariés qui passent la majeure partie de leurs temps extraprofessionnels ensemble. Tant et si bien que comme à chaque fois que l’on est confronté à de telles situations, on ne sait plus ou s’arrête la frontière entre le professionnel et l’intime, entre les relations de collègues et celles qui devraient seulement avoir lieu dans un cadre privé, et du comportement des protagonistes qui confondent la distribution du courrier avec la première semaine d’août dans le Petit Bayonne. Cette confusion se retrouve notamment à l’heure des déjeuners qui se prennent de préférence entre employés et cadre de La Poste, à la « Baraque à frites » plutôt qu’au restaurant.
D’ailleurs à ce propos, je n’ai entendu aucun diététicien, pourtant toujours si prompt à critiquer la junk-food ou a inspirer des lois visant à resserrer toujours un peu plus l’étroit chemin que nous nous devons de suivre entre l’anorexie et l’obésité, s’ériger contre l’engouement que ce film provoque autour des fabricants de baraques à frites. On peut cogner à satiété sur les frites du clown Ronald, mais pas sur celles des Ch’tis. On peut mettre en œuvre toute une politique pour bannir la publicité sur le tabac et stigmatiser les fumeurs alors qu’une récente étude souligne pourtant les prédispositions génétiques de ceux qui déclenchent un cancer du poumon 11, mais les donneurs de leçon restent cois sur l’affichage de cette alimentation rapide, grasse et sans aucun intérêt nutritionnel à tous les déjeuners. Le processus de réconciliation fastidieux des Français, et notamment des jeunes, avec les fruits et les légumes vient d’en prendre un coup avec la frite fricadelle !
     Abduchtion...
Mais il est vrai que de nos jours on hésite à souligner ce genre d’incohérence ou de silence gêné, de peur qu’un député en mal de reconnaissance, tant il souffre de la dévaluation de son rôle législatif au profit des institutions européennes, ne soit tenté de trouver un créneau dans le principe de subsidiarité 12 qui lui permette de déposer une proposition de loi au dépend d’une autre de nos libertés.

De plus, les pères-la-rigueur qui prônent le sacrifice tout en vivant dans l’opulence ne pourront voir que des vertus dans le symbole de la baraque à frites. La bonhomie qui accompagne cette séquence démontre au bon peuple que la baisse de son pouvoir d’achat, qui éloigne les fruits et légumes de son panier, n’a néanmoins aucune raison de nuire à son moral. Sa paupérisation est même une chance sans laquelle il n’aurait pas eu l’occasion de redécouvrir des plaisirs simples en des lieux qui, par leur situation en extérieur, lui permettent de s’adonner en toute légalité à ses addictions 13. D’ailleurs, d’ici l’été, c’est le ministère de la santé qui tentera de convaincre les Français dans sa nouvelle campagne que les boîtes de conserve sont bonnes pour la santé 14, ce qui tombe à pic lorsque l’on n’a plus les moyens de s’acheter autre chose.
« Bienvenue chez les Ch’tis » est notamment une idéalisation de la vie en entreprise. C’est la préférence des activités renforçant les liens entre salariés en dehors du lieu de travail plutôt que la défense inaliénable du respect de la vie privée et du temps libre de chacun. Alors que la réalité doit composer entre les harcèlements de nature et de causes diverses et variées, les discriminations, les maladies professionnelles (notamment les troubles musculo-squelettiques et les dépressions nerveuses) et même les agressions sexuelles 15.  
Mais ce film est aussi et surtout l’histoire d’une mutation professionnelle non souhaitée mais néanmoins réussie. C’est une apologie de la mobilité salariale, du déclassement et de la polyvalence, même si cela doit se faire à l’encontre de la volonté de la personne concernée. Comme la flexibilité a été le prix à payer pour le passage aux 35 heures, la polyvalence sera celui de l’éradication des petits contrats précarisant. Mais ne nous y trompons pas : comme aujourd’hui nous sommes restés flexibles en pouvant faire largement plus que 35 heures, demain nous serons polyvalents même avec des contrats de quelques heures.
 
Ce film verse du baume sur la plaie sociale que constituent les coups de boutoirs de la mondialisation, de la réforme de l’Etat, et finalement de la corvéabilité consentie par des salariés acculés par leurs dettes et la peur de la chute sociale 16. Restructurations et délocalisations des entreprises privées, ou modernisation de la fonction publique, les conséquences pour les salariés qui s’accrochent à leur emploi comme si leur vie en dépendait sont souvent les mêmes que celles vécues par ce directeur de la poste : la mutation.

Elle est pas belle la vie ?
Au final, ce film enrobe d’un cocon protecteur fait d’humour et d’amitié une situation de précarité sociale angoissante. L’épée de Damoclès des restructurations, des délocalisations, et de leur corollaire que sont les mutations, touche déjà les employés du privé. Elle est en passe de s’abattre sur les fonctionnaires tout d’abord par des réformes structurelles (Tribunaux, bases militaires, hôpitaux), puis par une précarisation des statuts qui régissent la fonction publique en accentuant la menace de mobilité 17, évolution à laquelle il fallait s’attendre après la privatisation d’une partie des entreprises du secteur public au nom de l’européen laïus de « la concurrence libre et non faussée ». Mais il est vrai que l’alignement par le bas est une des façons d’égaliser les situations, et que la seule différence qui pourra séparer les uns des autres se résumera prochainement à deux chiffres sur une plaque minéralogique comme cela est stipulé au début du film. Mais même là, l’Europe à qui on n’avait rien demandé s’est chargée du problème en supprimant cette particularité départementale, et ce contre l’avis de 64 % des Français 18.

L’ostracisme du système pointera dans les prochains jours son doigt inquisiteur sur des chômeurs qui en sont pourtant déjà victimes, puisque en assimilant cette catégorie de la population à des profiteurs qu’il faudra priver de leurs droits si ils n’acceptent pas « 25 heures par semaine à deux heures de route de chez eux et pour 700 euros par mois 19  », le gouvernement Sarkozy est en passe de réinventer une « double peine » : la double peine sociale 20.

Mais si aujourd’hui l’exigence de mobilité touche de plein fouet les salariés et dans une moindre mesure les chômeurs, on peut légitimement se demander de quoi demain sera fait. Pour répondre à cette question, il suffit de se saisir de cette boule de cristal que constitue l’Europe, puisque notre législation en découle maintenant directement au mépris de la souveraineté nationale qu’affiche pourtant encore notre Constitution. Et, dans ce domaine, les orientations sont claires. L’Europe encourage les Etats à faire preuve de plus en plus d’audace pour habituer le citoyen à la mobilité comme elle le fait déjà depuis quelques années avec les étudiants de l’enseignement supérieur 21, comme elle l’envisage avec la formation professionnelle 22, et comme elle le souhaite avec les travailleurs 23.

Et il me semble que sice film fonctionne, c’est parce qu’il permet de nous rassurer dans le sens où il nous convainc que cette menace de mobilité qui plane sur nous tous en permanence, aujourd’hui les salariés et demain les chômeurs, du privé comme du public, peut être vécue de façon positive. De plus, s’affichant dés son intitulé comme fortement lié à une des régions françaises, le film se trouve être l’étendard de la revendication d’une identité face à la mondialisation qui fait peur, et à toutes les réformes régressives qu’elle engendre sur le plan social. Cette comédie ranime un sentiment de félicité collective mâtiné de patriotisme semblable à celui de la Coupe du Monde de Football de 1998 où la France Black-Blanc-Beur a laissé la place à la déferlante des « biloutes ». « Bienvenue chez les Ch’tis », grâce à la transfiguration du régionalisme, rend acceptable à un peuple de patriotes les axiomes des organisations internationales ou des institutions européennes, qu’ils suppriment nos différences départementales symboliques en uniformisant nos plaques minéralogiques, qu’ils dénaturent l’âme de tous nos cafés en nous incitant à en exclure les fumeurs 24, ou qu’ils imposent la flexisécurité et la mobilité « considéré comme essentiel pour résoudre le problème du chômage en Europe 25  ». « Bienvenue chez les Ch’tis » enjolive une situation de précarité professionnelle anxiogène qui fait pourtant de nous tous des immigrants en sursis au service de la croissance. Mais la mobilisation de la population autour de ce film, qui au premier degré se laisse voir comme une œuvre humoristique reflétant un patriotisme de beffroi, nous en dit plus que n’importe quel sondage ou élection sur l’état d’esprit des français face à cette politique qui vide de sa substance le mot « démocratie ».

On aurait pu s’attendre à autre chose des deux coscénaristes de Dany Boon, Alexandre Charlot et Franck Magnier, lorsque l’on sait qu’ils ont longtemps collé à l'actualité en écrivant pour les “ Guignols de l'info ”, sur Canal+ 26. Connaissant l’orientation politique qui semble transparaître des Guignols, il est d’autant plus étonnant de constater qu’ils aient participé à l’élaboration d’une œuvre qui au bout du compte se fait la complice de ceux qui pensent que l’homme se doit d’être au service de l’économie, et non l’inverse.

Ce remède à la douleur sociale que constitue « Bienvenue chez les Ch’tis », et la tranquillisation des esprits qu’il opère face à l’imposition croissante des contraintes économiques sur la vie humaine, encouragent à la passivité et à l’attentisme. Ceux qui se disaient déjà depuis trop longtemps « Jusqu’ici, tout va bien ! », se disent maintenant après avoir vu ce film que même les déconvenues de la mondialisation et l’alignement progressif du statut des fonctionnaires sur le régime des salariés du privé peuvent donner l’occasion d’expériences enrichissantes. Et ce jusqu’au jour où, comme sept des 34 employés de la société STAF, une entreprise de textile du Pas-de-Calais filiale du groupe italien Sinterama, ils se réveilleront lorsqu’ils se verront proposer une mutation 27 au Brésil pour 315 € par mois ou en Turquie avec un salaire mensuel de 230 €…
MOI JE FAIS PARTIE DE LA FRANCE D'EN HAUT (J'habite d'inch Nord) - http://www.legallodrome.com/
 
Tout le monde s’accorde à dire que les valeurs portées par la famille, l’éducation, l’Église ou les organisations politiques se délitent les unes après les autres. L’homme poursuit son évolution darwinienne en s’adaptant à son milieu, la société de marché et la compétition, pour progressivement devenir un consommateur individualiste. Dans l’analyse d’un film précédant 28, j’essayais de démontrer que l’empathie que nous éprouvions face au fabuleux destin d'Amélie Poulain provenait du fait qu’elle était plus soucieuse de plier la réalité à son avantage plutôt que, contrairement à ce que les faiseurs d’opinion se plaisaient à raconter à l’époque, de faire le bien autour d’elle. « Bienvenue chez les Ch’tis » est la prolongation de cet état d’esprit, car il nous laisse croire que malgré les déconvenues sociales qui seront de plus en plus pesantes à l’avenir, nous serons non seulement toujours maître de notre destin, mais que en plus cette situation sociale pourtant imposée pourra nous être profitable. Dans une France qui est championne d'Europe de la consommation de médicaments psychotropes, il n’est pas étonnant que « Bienvenue chez les Ch’tis » ait fait un carton, puisque ce film agit comme un antidépresseur face à l’angoisse que nous éprouvons à l’égard de l’avenir social de ce pays.

 



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Article mis en ligne le 4 septembre 2009.

Sources :

1 Spectacle - Dany Boon, As baraque et en chti, France Soir, 27/02/08 - http://www.francesoir.fr/actualite/societe/spectacle-dany-boon-a%E2%80%99s-baraque-et-en-chti-24219.html

2 Les Ch'tis, champions du cinéma français, Le Figaro, 07/04/2008 http://www.lefigaro.fr/cinema/2008/04/04/03002-20080404ARTFIG00646-les-ch-tis-championsdu-cinema-francais.php 



3 Cinéma : les vertus apaisantes des "Ch'tis", par Thomas Sotinel, LE MONDE, 29.03.08 http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/03/29/cinema-les-vertus-apaisantes-des-ch-tis-par-thomas-sotinel_1028729_3232.html



4 Bienvenue chez les ch'tis : un film politique ? , blog cpolitic, http://cpolitic.wordpress.com/2008/03/06/bienvenue-chez-les-chtis-un-film-politique/



5 Une militante socialiste du Nord dénonce le "misrabilisme" des Ch'tis, Le Point, 12/03/08 http://www.lepoint.fr/actualites-societe/une-militante-socialiste-du-nord-denonce-le-miserabilisme-des-ch/920/0/228650



6 La vague ch'tie profite de nombreuses PME du Nord, 21/03/2008, ACTIONCO.fr http://www.actionco.fr/Breves/ConsultBreve.asp?ID_Article=24108&t=La-vague-Ch-tie-profite-a-de-nombreuses-PME-du-Nord__



7 La Ch'ti thérapie, par Clara Dupont-Monod et Alexis Lacroix, Marianne, n°573 du 12 au 18 avril 2008.



8 Séquence tournée lors de la rencontre Lens-Nice le samedi 19 mai 2007.



9 Banderole :Nice, on sait accueillir les "ch'tis" !, publi par Weetabix http://www.i-actu.com/index.php?2008/04/07/4782-banderole-a-nice-on-sait-acceuillir-lesch-tis



10 Des précédents impunis, jeudi 03 avril 2008, Le Parisien - http://www.leparisien.fr/home/sports/psg/articles/DES-PRECEDENTS-IMPUNIS_298411861 ; Ligue 1 : Concours de banderoles, Par valvert, lundi 31 mars 2008 - http://om1899.football.fr/post/2008/03/31/866-ligue-1-concours-de-banderoles

11 Une grande étude internationale identifie une prédisposition génétique au cancer du poumon, Centre international de recherche sur le cancer, 2 avril 2008 - http://www.iarc.fr/fr/media-centre/pr/2008/pr190.html

12 http://europa.eu/scadplus/glossary/subsidiarity_fr.htm



13 Le tabagisme aggrave la pauvreté des individus et des familles, Organisation Mondiale de la Santé http://www.who.int/tobacco/communications/events/wntd/2004/tobaccofacts_families/fr/



14 Information diffusée sur RMC dans le journal de 9H00, le mercredi 23 avril 2008. Cliquer ici pour l'écouter.



15 Viols en série au taf, Street Reporters, 11 avril 2008 - http://web.archive.org/web/20080516105742/
http://www.streetreporters.net/views/889-viols-en-serie-au-taf


16 Un Français sur deux craint de devenir SDF, LEXPRESS.fr, avec Reuters, mardi 6 dcembre 2006 http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=7630



17 Le gouvernement veut plus de mobilité dans la fonction publique, Avec AFP, 09/04/2008L'Expansion.com http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/le-gouvernement-veut-plus-de-mobilite-dans-la-fonction-publique_150464.html



18 Immatriculation - Les nouvelles plaques suscitent la polémique, France Soir, le mardi 15 avril 2008 - http://www.francesoir.fr/actualite/societe/immatriculation-nouvelles-plaques-suscitent-polemique-25545.html

19 Nouvelle loi contre les chômeurs, où sont les profiteurs ? Emgann-Mouvement de la Gauche Indépendantiste sur le web, 15/04/08 http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=10391



20 Un comble pour celui qui, grâce à la loi sur l'immigration votée en novembre 2003, prétendait que l'abrogation de la double peine était l'une des mesures phare de son bilanla Place Beauvau, bien que chacun sache que cette mesure n'a pas supprimé mais réduit le nombre de cas.   



21 Voir L'Auberge espagnole, film hispano-franais réalisé par Cédric Klapisch, sorti en 2002, qui conte la vie d'étudiants qui font leurs études en Espagne grâce au programme européen Erasmus.



22 La Commission compte encourager la mobilité des apprenants, Euractiv, vendredi 11 avril 2008 - http://web.archive.org/web/20080808113005/
http://www.euractiv.com/fr/education/commission-encourager-mobilite-apprenants/article-171587


23 http://web.archive.org/web/20090208185120/
http://euractiv.com/fr/mobilite/introduction-mobilite-travailleurs/article-155788


24 Voir l'histoire de la prohibition tabagique sur http://conspiration.com.free.fr/tabac_bur.htm



25 Introduction - Mobilité des travailleurs, Euractiv http://web.archive.org/web/20090208185120/
http://euractiv.com/fr/mobilite/introduction-mobilite-travailleurs/article-155788


26 Cinéma : les vertus apaisantes des "Ch'tis", par Thomas Sotinel, LE MONDE, 29.03.08 http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/03/29/
cinema-les-vertus-apaisantes-des-ch-tis-par-thomas-sotinel_1028729_3232.html



27 Une entreprise nordiste veut reclasser des salariés au Brésil, NOUVELOBS.COM, 03.04.2008 http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/social/20080403.OBS8082/
une_entreprise_nordiste_veut_reclasser_des_salaries_au_.html



28 http://conspiration.com.free.fr/amelie.htm



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