Le dernier rempart



Entrepris au début des années 90, ce site est né d’une démarche qui consistait à ne pas accepter automatiquement le discours officiel relayé par les grands médias comme une vérité évidente et indiscutable. Cette démarche s’est retrouvée dévoyée, attaquée, caricaturée et décrédibilisée après les attentats du 11 septembre 2001, ainsi qu’à travers les grands succès populaires du monde du divertissement comme X-Files ou Da Vinci Code. Mais lorsque les élites autoproclamées se mobilisent dans tous les milieux pour contrecarrer ceux qui pensent autrement, cela révèle une certaine fébrilité chez cette minorité qui accapare la majorité des pouvoirs (économique, financiers, culturels) et pour qui l’ordre établi est avant tout l’assurance d’une rente. Donc cette évolution des choses me laisse penser que tout n’est peut-être pas aussi irrémédiable qu’ils s’échinent à nous le faire croire, car il n’y a pas plus dangereux pour les tenanciers du système qu’une prise de conscience qui pourrait déclencher un effet boule de neige. On pourrait avoir tendance à se décourager en constatant à quel point l’individu qui gagne de l’argent, gravit l’échelle sociale, ou occupe l’espace médiatique est en général celui qui se joue toujours d’avantage des valeurs que la plèbe se doit de suivre sous peine d’être sanctionnée. Seulement nous sommes de plus en plus nombreux à réaliser l’injustice et l’incohérence de ce monde bien qu’isolés dans un individualisme entretenu par la marchandisation, à dessein ! Cet article est l’occasion de faire le point sur ce qui a changé, sur ce qui ne change pas, et sur ce qu’il serait pertinent de changer afin que tombe le dernier rempart.


Il conviendrait donc déjà de redonner ses lettres de noblesse à la recherche de la vérité en utilisant à bon escient tout les canaux de diffusion qui restent encore à peu près accessibles, si ce n’est à la majorité, tout du moins à une bonne partie de la population connectée. Cela revient à exploiter le système qui nous exploite en retournant sa puissance de diffusion contre lui, non pas pour l’anéantir, mais pour servir l’intérêt général à grande échelle plutôt que de laisser générer des intérêts pour les seules multinationales dont les actionnaires que nous pouvons être en tant qu’individus, et les acteurs en tant qu’employés, ne bénéficient que des miettes de bénéfices dont la grande majorité s’accumulent sur les comptes off-shore d’une minorité.

C’est dans cet esprit que, après quelques années d’inactivité, le site conspiration.org s’est inspiré de vos critiques pour faire évoluer sa présentation, et qu’il s’est enrichi de profils sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter. Ces derniers sont bien sûr discutables dans le sens où y être inscrit participe à notre servitude volontaire tant au niveau du fichage que du temps que l’on y consacre. Mais comme toujours, tout est dans la mesure et la manière dont on utilise ce qui ne doit rester que des outils pour le compte d’une activité.

Mais la démarche qui est la mienne se distingue également de la masse médiatique dans le sens où sa survie ne dépend pas de la captation d’une clientèle auquel il conviendra de raconter ce qu’elle veut entendre pour la conserver, quitte à l’influencer quelque peu par des sondages aux résultats corrigés, aux panels triés sur le volet et aux questions orientées qui en disent davantage sur la mentalité des entreprises (trompeusement nommées institut) qui les vendent que sur l’opinion des personnes interrogées. Cette démarche consiste à chercher la vérité le plus objectivement possible, et ce sans l’intention de servir un but caché par l’apologie d’une religion, le militantisme pour un parti, l’adhésion à une idéologie ou le racolage pour une secte. Elle oblige à garder l’esprit ouvert tout en restant lucide sur les propos que l’on tient, mais aussi à ne pas tomber dans la facilité du prêt à penser sans pour autant devenir la cible d’un lynchage médiatique que les journalistes, qui n’ont plus de professionnel que la carte, savent organiser au détriment des mal nommés amateurs. Car ces dernières années, tous ceux qui pensent autrement que les faiseurs d’opinion qui se relaient dans nos télés, radios et journaux, se sont vu affubler un peu trop largement et indistinctement du qualificatif de « conspirationniste » histoire de les décrédibiliser. Les ufologues avaient déjà subi ce traitement dont l’apogée correspondit au succès de X-Files. Plutôt que d’inciter le peuple à s’intéresser aux phénomènes paranormaux et plus précisément aux OVNI, cette série télévisée a contribué à amplifier la confusion entre la vérité et la fausse sécurité de l’ignorance protégée par le dénigrement et la moquerie. Je ne serai pas surpris que la majorité d’entre-nous, qui aient tenté d’expliquer que les OVNI n’étaient pas toujours des lanternes thaïlandaises, se soient retrouvés encore récemment confronté à la réflexion qui a pour effet de mettre un point final à toute conversation sur le sujet : « On n’est pas dans X-Files ! »

Aujourd’hui ce sont les soi-disant « obsédés du complot1 » qui sont montrés du doigt sur une chaîne sensée être une des références dans le domaine de l’information.


Pourtant on peut légitimement se poser la question quand à l’objectivité d’un reportage qui est censé mettre en présence différentes visions de la société lorsqu’il est réalisé par une personne aussi engagée… Et la réponse et dans le titre qui utilise un vocabulaire propre à la psychiatrie en parlant d’ « obsédés du complot », où l’obsession constitue un trouble du contenu de la pensée par des idées dont le sujet perçoit l’absurdité, mais des idées qui persistent néanmoins et par conséquent en deviennent anxiogène. Plus qu’un reportage, il s’agit donc d’un pamphlet vidéo qui a pour seul objet d’accentuer la confusion en mélangeant torchons et serviettes dans le panier d’une démence à venir qui guette autant et indifféremment ceux qui osent s’interroger sur les vérités officielles. Mais s’étonner en 2013 du parti pris de cette chaîne qui prétend être celle « du décryptage, du partage des savoirs et de la transmission des connaissances2 » reviendrait à oublier que déjà en 2008 le célèbre journaliste qu’elle emploie toujours à l’heure où j’écris ces lignes n’était même pas en mesure d’aligner deux mots sur un groupe d’influence comme le Bilderberg3 qu’il ne prétendait pas connaître à l’époque.


Lorsque la masse médiatique ignore ou stigmatise les questions qui dérangent, et ne se fait plus que le petit télégraphiste d’une idéologie et de la bien-pensance, elle sert par conséquent la soupe à une élite qui a pourtant fait preuve de son incompétence, notamment en laissant le peuple se débattre dans la crise depuis les années 70. Alors il devient compliqué de ne pas se poser des questions si tant est que l’on ait la présence d’esprit d’assigner notre temps de cerveau disponible à cette tache plutôt que de tromper notre solitude par Smartphone interposé ou de faire mine de s’informer devant le « 13 heures » de Jean-Pierre Pernaut. On peut d’ailleurs s’arrêter sur ce dernier un instant, le temps de souligner la vacuité de cette tranche horaire qui, plutôt que d'être consacrée intégralement à l'information (autant que faire se peut parce que demander à la télévision d'informer sans manipuler c'est déjà beaucoup) se trouve être cannibalisée par de la communication pour office de tourisme. Ainsi le journal le plus regardé de France se résume à un conditionnement à la bonne humeur à travers de ce qui n’est finalement qu’un abrutissement quotidien qui occupe les deux tiers du programme quoi qu'il arrive, et quitte à passer outre de véritables informations. Cela sert la léthargie ambiante qui profite à cette élite, celle qui est dans le poste de télévision, en nous laissant penser que rien ne change alors que tout n'a jamais autant changé aux dépens du peuple... Mais sans poudre ni cannons, alors on s'en aperçoit moins, notamment si jour après jour quelqu'un qui présente bien, et qui est censé nous dire ce qui se passe ici et ailleurs, nous répète inlassablement que tout demeure « superbe », « joli », « formidable », « magnifique », « charmant4 »,...


On en vient assez rapidement à la conclusion que soit ils sont tous incompétents, stupide ou pleutre, des acteurs politiques jusqu’aux commentateurs plus ou moins avisés des sujets qu’ils traitent, pour demeurer impuissant devant les lobby, la main mise des « banksters » sur la démocratie, et la chape de plomb qui recouvre tout ce qui n’est pas considéré comme rationnel, c'est-à-dire marchandisable !
Soit il en va de l’intérêt de ceux qui profitent de l’ignorance, de la servitude et de la fracture sociale, ces derniers faisant aussi parfois parti des acteurs et des commentateurs suscités, victimes temporairement consentantes dans l’attente d’un renvois d’ascenseur, que la situation paraissent inextricable, incompréhensible ou inéluctable, si ce n’est les trois à la fois.

On comprend mieux pourquoi tous ceux qui critiquent ces pseudos journalistes, leur novlangue, et leur traitement partiel et partial de l’information deviennent des cibles privilégiés. Car plus important encore que de s’attaquer à la manière de réaliser un travail de journalisme et la conception qu’il convient de se faire de ce que devrait être une investigation, ils s’attaquent à des renommées qui se sont construites sur des mensonges, des copinages, des amitiés intéressées, au fil des rencontres dans les mêmes Loges ou sur les bancs des mêmes salles d’étude. Et là ils s’attaquent, quelque fois sans même le savoir, aux quelques étais qui permettent à l’édifice de tenir encore debout, à savoir celui des éditocrates qui font et défont les rois, celui des rédactions qui donnent ou non accès aux médias de masse, et celui des entreprises de sondages qui ne nous disent pas ce que nous pensons, mais ce que nous devrions penser. Ainsi va le monde en léchant, lâchant ou lynchant selon les intérêts de ces intermédiaires et ceux des pouvoirs en place qui sont toujours concomitant, quel que soit le régime politique en place.

Mais ne nous leurrons pas, nous participons nous aussi à notre humble échelle à notre dépendance par nos choix ou nos contraintes.
Choix de consommation notamment… Sauf que ceux qui ont réussi à surmonter le conditionnement publicitaire se trouvent néanmoins confrontés à la mondialisation avec ses délocalisations qui organisent planétairement le moins-disant social, et un reste à vivre qui limitent les marges de manœuvre. En effet, les produits locaux et de qualité sont souvent onéreux et rares, lorsqu’ils ne sont pas devenus introuvables ! Donc peut-on encore raisonnablement parler de choix de consommation dans ces conditions ?
Contraintes sociales où ceux qui ont eu les moyens, quelque fois intellectuels, mais le plus souvent financiers, de suivre les bonnes filières éducatives et professionnelles ont plus de chance de gravir les échelons de la pyramide. Cependant cette ascension se fait souvent au prix de l’abandon des quelques convictions qu’ils ont pu se forger indépendamment du formatage infligé par leur cursus, voir au prix de leur intégrité tant ils sont redevables à leurs fréquentations5.
Bien sûr on trouvera toujours des exemples inverses de personnes qui ont su se prémunir de la marchandisation, et des autodidactes qui ont réussi dans la vie. Comme les départs en vacances ou la rentrée des classes, ces exemples feront parti des marronniers des médias. Ils ont à la fois le mérite de donner le change dans cette société où les privilégiés veulent nous convaincre que leur statu est accessible à tous à force de volonté (ce qui revient à culpabiliser tous ceux qui n’y arrivent pas !), et celui de calmer les velléités de ceux qui en appellent à davantage de justice (puisque l’on a toute les difficultés à remettre en question un système où l’opinion – la vraie, pas celle issue des sondages – est convaincue que la réussite est avant tout une affaire individuelle).
Mais une fois la télévision éteinte, notre réalité se rappelle à nous.

Ta gueule !!!

On pourrait résumer notre condition à cette question : « Comment nous stimulons la crise sans le vouloir ?»
Les élites politiques, économiques et financières, mais aussi médiatiques, ne font que proroger un système qui maintient peu ou prou un état de crise permanent et contrôlé parce qu’il garantit la pente de la pyramide sociale, et par conséquent le pouvoir et le rang des possédants sur la masse. Pour qu’ils comprennent qu’avant d’envisager un véritable changement qui leur soit vraiment bénéfique, les citoyens qu’ils se prétendent être devront déjà réaliser leur condition de rouage dans l’engrenage de la crise, prendre pleinement conscience de leur assujettissement et des instruments (cinéma, sport, travail, lobby, partis politiques, associations citoyennes, sondages, …) qui entretiennent cette situation troublée, autrement dit, identifier ce qui n’est qu’un processus de mise sous dépendance. Il convient de faire un travail sur nous-même pour atteindre cette prise de conscience, et se libérer de chaines, dont nombre d’entre elles sont tellement imbriquées jusque dans nos loisirs, que nous ne nous rendons même plus compte que nous allons jusqu’à stimuler la crise sociale, politique et économique sans le vouloir, et à nos dépens ! Il ne s’agit donc pas d’une énième opération d'acceptabilité sociale consistant à culpabiliser l’individu et à lui faire croire que tous les malheurs de la terre sont d’abord la conséquence de son comportement, et que le changement passe en premier lieu par l’assujettissement à une nouvelle mesure de greenwashing contraignante accompagnée d'une nouvelle taxe…

Tout ce qui précède constitue donc le dernier rempart qui fait obstacle au déferlement du savoir, à l’abolition des privilèges et aux seuls objectifs qui devraient guider l’humanité après le vivre ensemble, à savoir la signification de notre vie et notre condition au sein de l’univers. Et souvent nous soutenons ce rempart autant par paresse intellectuelle, que par un découragement savamment entretenu par ceux qui y ont tout intérêt, que par une soumission aux lobby de la bien pensance qui nous donnent bonne conscience en pensant et en agissant pour nous, que par une tendance à nous réfugier dans la seule rassurante présence de nos proches et les habitudes de notre train-train quotidien, plutôt que de nous lancer dans l’inquiétant inconnu d’une aventure métaphysique et d’un monde qui reste à conquérir. Ce qui est certain c’est que la majorité de la population n’arrivera jamais à dépasser le cadre de sa condition actuelle de pion manipulé et exploité, condition qu’elle entretien du même coup pour sa progéniture, si elle ne décide déjà pas par elle-même qu’il est temps de s’attaquer à ce dernier rempart.


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Article mis en ligne le 28 octobre 2013.

Sources :

1 Voir http://www.youtube.com/watch?v=Eez5yOBQe9A

2 « France Télévisions, Charte Des Antennes », Directeur de la publication : Rémy Pflimlin, page 14 – http://www.francetelevisions.fr/downloads/charte_des_antennes_web.pdf

3 « Bilderberg : jamais entendu parler ! », AlterInfo.net, marcolmix@gawab.com, vendredi 7 Mars 2008 – http://www.alterinfo.net/Bilderberg-jamais-entendu-parler-_a17481.html

4 Source originale mais aujourd'hui disparue: « Vidéo des JT de Pernaut : TF1 exige le retrait, YouTube obéit », Rue 89, Marie Kostrz – Source secondaire : Buzz : le "formidable" best of de Jean-Pierre Pernaut, www.programme-tv.net, 17 juillet 2011 – https://www.programme-tv.net/news/buzz/18201-buzz-le-formidable-best-of-de-jean-pierre-pernaut-video/

5 « LES BONNES FREQUENTATIONS. Histoire secrète des réseaux d'influence », Sophie Coignard, Marie-Thérèse Guichard, éditions Grasset, 1997




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