Il existe autant de mystère dans l’émergence de la conscience que dans celle de l’univers. Les dernières hypothèses dans le domaine de la physique quantique sont aussi loufoques que certains rêves, ou certaines visions issues de notre inconscient. Dans cet article j’essaye de faire le tour des convergences qui existent entre ces différents domaines, et formule le pari qu’elles ne relèvent pas du hasard.
Quatre interactions fondamentales régissent l’Univers : l’interaction électromagnétique, l’interaction faible, l’interaction nucléaire forte et l’interaction gravitationnelle1 .
L’interaction gravitationnelle est celle qui agit entre des corps massifs, c’est la plus faible des quatre interactions fondamentales, elle s'exerce à distance et de façon attractive entre les différentes masses et sa portée est infinie.
L’interaction électromagnétique est responsable de la cohésion des atomes en liant les électrons (charge électrique négative) attirés par le noyau de l’atome (charge électrique positive).
L’interaction faible est à l’origine de la désintégration de certains noyaux radioactifs.
L’interaction forte permet la cohésion du noyau de l’atome, elle confine les quarks, particules élémentaires qui composent les protons et neutrons, en agissant par l'échange de bosons appelés "gluons".
Cependant, malgré cette cohésion nucléaire, il se trouve qu’à l’intérieur d’un nucléon (proton ou neutron), la structure des particules est dynamique. Les protons et les neutrons sont constitués de particules plus petites, les quarks, maintenues solidaires par des gluons. Et outre le trio fondamental de quarks, on a une « mer » de quarks et d’antiquarks, ainsi que des gluons, qui surgissent en continu du néant pour y replonger aussitôt2 ! Cela est d’autant plus étonnant que les gluons sont loin d’être neutres, puisqu’ils sont à l’origine d’une force qui retient les quarks entre eux, une force qui est de l’ordre de 160 000 newtons (soit le poids d’une masse de 16 tonnes à la surface de la Terre) s’exerçant sur des distances de l’ordre de la taille d’un proton.
A ma connaissance, le seul phénomène dans le monde macroscopique dont certaines manifestations apparaissent comme venues de nulle part pour disparaitre de la même façon, et qui possède une énergie propre également remarquable que l’on peut déduire d’une capacité de vélocité observée, enregistrée et rapportée de source officielle3 , capacité que toute la technologie humaine n’a pas réussi à égaler jusque-là, ce sont les objets volant non identifiés. Les apparitions et les disparitions spontanées sont des caractéristiques que l’on retrouve également au sujet des occupants présumés des OVNIS.
La théorie de la relativité générale d’Einstein qui sert de cadre à la description de l’Univers entier décrit des masses qui déforment l’espace-temps au lieu d’y exercer des forces à distance. Jusqu’à présent irréconciliable avec la précédente, la physique quantique régit le monde des particules et leurs interactions. Jusqu’à présent, car l’hypothèse explorée par le projet collaboratif intitulé « It from Qubit » pose comme principe que l’espace-temps pourrait être constitué de minuscules éléments d’information liés par le phénomène d’intrication quantique.
L’intrication quantique établit que les propriétés des particules peuvent être intriquées de telle façon que leur valeur d’ensemble soit bien connue, mais que les valeurs individuelles restent complétement incertaines, ces valeurs prises individuellement pouvant d’ailleurs être dans une superposition d’états. En une seule phrase, nous avons déjà une description du monde quantique qui défie par deux fois l’intuition, à savoir que si une pomme existait à cette échelle, elle pourrait à la fois être rouge et jaune (jusqu’au moment où on l’observe et où il y a « effondrement » dans un état unique), et qu’il existe une corrélation à distance entre des particules (les couleurs des pommes), comme si une action fantomatique de l’une conditionnait l’état de l’autre (si l’une est rouge, l’autre est jaune, après « effondrement »…). Là encore, nous avons une correspondance avec le phénomène ufologique et la perception que les témoins peuvent en avoir, notamment à travers l’interférence qu’il exerce sur leur conscience et la substitution de réalité, ainsi qu’avec le phénomène des abductions et le compte rendu que les victimes en font. Plutôt qu’une altération de la conscience que certains diagnostiquent, il s’agirait plutôt d’une autre réalité que nos organes humains ont des difficultés à interpréter tant ils violent les lois naturelles que nous percevons à notre échelle.
L’intrication quantique dans laquelle deux particules (ou groupes de particules) forment un système lié, et présentent des états quantiques dépendant l'un de l'autre quelle que soit la distance qui les sépare, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives à la controversée notion de synchronicité développée par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung. La synchronicité est l’occurrence simultanée d'au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l'association prend un sens pour la personne qui les perçoit. Mais à cause de l’intrication quantique, il conviendrait d’être moins affirmatif quant au manque de causalité. Car si les règles du monde quantique ne s’appliquent pas au monde macroscopique, nous sommes bien obligés de constater qu’elle l’influence et le structure néanmoins, puisque tout ce qui existe a pour fondement ce monde quantique !
Cette interconnexion est mal connue et fait encore l’objet d’études, si bien qu’il n’est pas déraisonnable de formuler des hypothèses comme celle qui voudrait que synchronicité et intrication soient liés dans certains cas, sans pour autant ignorer la part du hasard et des coïncidences dans d’autres.
Pire encore pour défier notre capacité à comprendre ce monde étrange qui compose toute chose : au niveau quantique, tous les objets physiques présentent des propriétés parfois d’ondes et parfois de corpuscules. Les uns ou les autres se manifestent selon le dispositif de mesure. Conséquence de la dualité onde-corpuscule, la physique quantique est de nature probabiliste. Pour faire simple, il s’agit de prédictions issues d’un modèle mathématique qui ne dévoile rien d’une réalité qui serait sous-jacente aux résultats des mesures expérimentales.
De plus, la superposition d’états décrite plus haut ne pouvant pas être observée directement (elle est détruite lorsqu’on réalise une mesure), « on ignore donc si une superposition d’états existe vraiment ou si il s’agit seulement d’un outil intermédiaire de calcul4 ».
Néanmoins, on rencontre cette simultanéité dans d’autres domaines comme celui de l’inconscient. Autant « notre conscient est structuré de façon à se représenter les choses selon un ordre spatio-temporel », autant ce dernier « ne parait pas exister (…) dans l’inconscient où les différents contenus semblent surgir simultanément5 ». C’est comme si l’esprit conscient faisait s’effondrer « la fonction d’onde de l’inconscient6 ».
Ce passage de l’inconscient à la conscience est une constante qui se dégage de l’imaginaire des origines, c’est le symbole de l’éveil de la conscience.
Dans tous les mythes du monde, il est question d’une totalité pré-consciente (le chaos, les eaux primordiales, le Néant), qui peu à peu cède le pas à la conscience, qui progressivement laisse entrevoir des repères (le Ciel et la Terre, l’Esprit et le Matière), séparés et reliés à la fois par un espace en mouvement – la réalité psychique – un espace où l’homme pourra désormais vivre et se développer.
Or, dans tous les mythes du monde, la voix était « au commencement ».
Dans tous les mythes du monde, après que « l’esprit de Dieu eut plané sur les eaux », le Dieu originel émit un acte sonore initial duquel surgit la création. Par exemple en Egypte, un mythe fait naître le monde des sept éclats de rire du dieu Thot : « Il rit encore six fois et chaque éclat de rire donna naissance à des êtres et à des phénomènes nouveaux. (…) Le destin naquit, la justice, l’âme. Cette dernière, en voyant le jour, rit puis pleura, sur quoi le dieu siffla, s’inclina vers la terre et produisit le serpent Python qui est la prescience universelle. 7 »
Tous les peuples noirs actuels (Bantu, Masaï, Balbara, Dogon…) partagent ces conceptions. Geneviève Calame-Griaule et B. Calame résument de la manière suivante les idées Dogon : « La parole crée : du Verbe de Dieu est issu l’atome de l’univers, d’où sont sortis tous les êtres. (…) La première de toutes les paroles, prononcée par Nommo, exprimait l’idée même de « parole » ; cette première parole « se manifesta sous la forme d’un battement régulier qui fut le premier rythme ».
Les serpents Nommo-Septième et Huitième de l’Ogdoade dogon sont représentés symboliquement dans l’architecture du Conseil des Anciens, qui lui-même connote l’univers : « une suite de huit piliers, s’inscriv[ant] sur un plan, comme un serpent lové selon une ligne brisée (ouroboros) et entourant les symboles de l’ancêtre Septième, maître de la parole, et de l’ancêtre Huitième, qui est la parole elle-même » (Marcel Griaule). Les huit piliers symbolisent l’hélice à huit spires de la vibration primordiale qui donna naissance au monde actuel, gouverné par le Neuvième 8 .
Le culte du serpent a été un des plus répandus dans l’antiquité. On le constate en Egypte, dans l’Inde, chez les Perses, les Phéniciens, en Grèce et à Rome ; il a joué un rôle considérable au deuxième siècle en Amérique, en Océanie, dans une grande partie de l’Afrique, en Nouvelle-Orléans, et à Haïti9 . Les anciens mythes des cosmogonies occidentales disent qu'au commencement il n'y avait que le brouillard froid (le Père) et la boue prolifique (la Mère, Ilus ou Hylé), d'où sortit le Serpent du Monde (la Matière)10 . Tous les Kabalistes et Occultistes, orientaux et occidentaux, reconnaissent l'identité du "Père-Mère" (…), le Fohat cosmique, car ce dernier est l'Electricité Cosmique.
Fohat c'est le "pont" au moyen duquel les Idées qui existent dans la Pensée Divine sont imprimées sur la Substance Cosmique comme "Lois de la Nature". Fohat est donc l'énergie dynamique de l'Idéation Cosmique ou bien, si on le regarde de l'autre côté, c'est le médium intelligent, le pouvoir qui guide toute manifestation, la "Pensée Divine" transmise et manifestée à travers les Dhyân-Chôans (Appelés Archanges, Séraphins, etc., par la Théologie chrétienne), les Architectes du monde visible. Ainsi, de l'Esprit ou Idéation Cosmique, vient notre Conscience de la Substance Cosmique ; viennent les divers Véhicules dans lesquels cette Conscience est individualisée et arrive à la Soi-Conscience ou conscience réfléchissante tandis que Fohat, dans ses diverses manifestations, est le mystérieux lien entre l'Esprit et la Matière, le principe animateur qui électrifie tout atome et lui donne la vie.
"Fohat durcit et éparpille les Sept Frères" ; ce qui veut dire que l'Entité Electrique Primordiale – car les Occultistes orientaux affirment que l'Electricité est une Entité – donne la vie par la force électrique, et sépare la substance primordiale ou la matière prégénétique en atomes qui sont eux-mêmes la source de toute vie et de toute conscience. "Il existe un agent unique Universel de toutes les formes et de la vie (…), est actif et passif, positif et négatif (…): c'est la première lueur dans la Création" (Eliphas Lévi) – la première Lumière de l'Elohim primordial, l'Adam "mâle et femelle", ou (scientifiquement) l'ELECTRICITE ET LA VIE. Les anciens le représentaient par un serpent, car "Fohat siffle en se glissant çà et là", en zigzags. La Kabale le désigne par la lettre hébraïque Teth, ט ,dont le symbole est le serpent qui joua un rôle si important dans les Mystères. Sa valeur universelle est neuf, car c'est la neuvième lettre de l'alphabet et la neuvième des cinquante portes qui mènent aux mystères cachés de l'être.
Les peuples de langue sémitique installés en Mésopotamie reprennent la symbolique du serpent dans l’Enouma Elish, un poème dont la rédaction primitive remonterait à l’époque de la première dynastie babylonienne, du XIXème au XVIIème siècle avant notre ère. Deux principes élémentaires se dégagent de ce texte, la divinité masculine Apsou et la féminine Tiamat, à savoir le couple primitif d’où sont nés les autres dieux et les éléments du monde. Apsou représente la masse d’eau douce sur laquelle flotte la terre. Tiamat représente la mer, l’ « abîme » d’eau salée d’où sortent toutes les créatures. A côté de Tiamat, l’Enouma Elish mentionne Moummou, qui pour certains assyriologues serait une sorte de « verbe » issu du couple Apsou et Tiamat. Tiamat, de son côté, a donné naissance à onze sortes de serpents, monstres et dragons féroces.
« La mère Abîme (Tiamat) qui forme toute chose
Fit en outre des armes irrésistibles : elle enfanta des serpents monstrueux (…)
Et les chargeant d’éclat surnaturel, les rendit comme des dieux :
« Qu’ils anéantissent d’effroi quiconque les regardera! (…) »
En hâte, onze (espèces) elle créa de la sorte. »
C’est dans l’Apsou que nait Mardouk, un dieu apparemment « deux fois supérieur à chaque dieu (et qui) embrasse d’un seul mouvement sensoriel (…) la totalité du monde11 ». La suite de l’histoire opposa Tiamat à Mardouk. Ce dernier sorti vainqueur d’un combat qu’il avait accepté de mener sous condition d’obtenir le pouvoir suprême. C’est Mardouk qui créa l’homme, juste après avoir transformé en statues les onze espèces que Tiamat avait créé (les serpents), et auxquelles il infligea le fardeau de « soutenir les portes de l’Apsou12 ».
Les interprétations données aux manifestations mythiques et religieuses du serpent ont varié au fil du temps, selon les avancées de la science, l’imagination de nos contemporains, mais aussi le retour à des rites ancestraux. D’une façon plus générale, il est nécessaire de garder à l’esprit la « nécessité d’avoir recours aux recherches dans les domaines de la linguistique, de la sémiotique, de la philosophie, de la sociologie et de l’herméneutique de la traduction pour une meilleure compréhension des traductions mésopotamiennes », et le fait que « ces différents domaines ne cessent d’évoluer et de s’étoffer d’observations et de conclusions nouvelles13 ».
Dans ces conditions, autant il est difficile de soutenir les interprétations de Zecharia Sitchin comme quoi la Mésopotamie aurait été la première colonie terrienne de visiteurs venus de l'espace et que l’Enuma Elish serait la métaphore de la création de la terre plutôt que celle de la naissance de notre univers, puis les affirmations de David Icke qui prête aux Anunnaki, les divinités sumériennes, une origine reptilienne, autant il est impossible de balayer ces hypothèses dans leur intégralité à l’aune de la science et de certaines pratiques.
Selon le point de vue de la psychologie, les mythes de créations seraient des projections dans le monde extérieur du processus de croissance de la conscience individuelle14 . A ceci près que la réalité située au-delà de notre conscience est, et demeure, indescriptible15 , même dans certaines conditions comme celles réunies dans une cérémonie chamanique. Bien que cette dernière permet de laisser monter en soi l’expérience intérieure, l’inconscient, ce « quelque chose » avec quoi on peut entrer en relation16 , il faut toujours garder présent à l’esprit que nous ne ferons pas l’économie de modifications des contenus entre ce que nous croyons percevoir de l’au-delà et la réalité de ce qui y figure17 .
Fort de l’avertissement qui précède, nous pouvons aborder l’expérience de Romuald Leterrier qui nous fait pénétrer dans ces états modifiés de conscience, à savoir l’autre réalité invisible, à travers la pratique du chamanisme visionnaire amazonien sous ayahuasca. N’en ayant pas fait moi-même l’expérience, je n’inciterai donc personne à faire usage de ce qui est considéré comme une drogue illégale dans de nombreux pays, et me contenterai donc de me fier aux témoignages des pratiquants. Romuald Leterrier introduit l’ayahuasca comme un médium permettant de passer dans l’au-delà sans mourir, ce qui revêt quand même un certain avantage. L’ayahuasca permet notamment au pratiquant de voir l’énergie, et au chamane de la manipuler, quitte à s’en servir comme arme dans certains cas. Mais ce qui me semble le plus éclairant pour le sujet qui nous intéresse, c’est qu’il permet une vision collective, une même vision partagée par plusieurs, situés sur le lieu de la cérémonie ou ailleurs, « une expérience commune qui du coup devient un critère d’objectivité18 », ce qui prouve que l’univers auquel on accède sous ayahuasca n’est pas le fruit d’une hallucination personnelle, mais une autre réalité objective. Il s’agirait d’un univers endogène, puisqu’accessible depuis notre être, et exogène car il permet de déplacer notre capacité de perception et d’influence dans l’espace tridimensionnel. C’est ainsi que des chamanes se situant physiquement à plusieurs centaines de kilomètres peuvent s’introduire dans votre cérémonie. Cela explique que d’autres entités peuvent intervenir et dialoguer avec les pratiquants.
Il semblerait, toujours d’après les témoignages, que les esprits des plantes soient difficilement distinguables de ceux des extraterrestres, bien qu’une variété particulière d’ayahuasca permettent de se connecter plus précisément aux mondes du cosmos, et à une quarantaine de types différents d’extraterrestres. Les peintures des visions sous ayahuasca de Pablo Amaringo font souvent apparaitre des machines volantes de différentes formes et dimensions dont une grande partie ne peut que rappeler les représentations des OVNI les plus couramment observées selon les témoignages. Les tailles vont de celle d’une poussière à des dimensions dépassant plusieurs dizaines de mètres. Les OVNI peuvent passer indifféremment du monde des visions au monde réel (disons le monde que nous percevons en état de conscience non modifié).
Tout ce qui précède au sujet de l’ayahuasca ne serait pas formulé autrement, pour peu que nous nous autorisions à l’imaginer, s’il s’agissait de décrire l’exploration d’autres dimensions que celles qui caractérisent le monde que nous percevons (en termes de largeur, hauteur, profondeur, et de temps), non plus à l’échelle quantique mais à l’échelle humaine, et qui suivraient leurs propres lois.
Une des théories qui tente d’expliquer les visions de l’ayahuasca est celle du « Serpent Cosmique » de Jeremy Narby qui voit dans le serpent des visions chamaniques le vecteur de communication entre notre ADN et notre conscience. Mais les derniers progrès de la science dans le domaine de la physique quantique pourraient nous conduire à d’autres interprétations.
Là j’en appelle à la théorie des cordes qui se propose de réconcilier relativité générale et mécanique quantique, à savoir notamment les trois forces qui interviennent à l'échelle atomique ou subatomique (force électromagnétique, force faible, force forte) et la quatrième force, la gravité, aux effets négligeables à l'échelle des particules élémentaires mais qui, aux échelles plus importantes, domine pourtant19 . En 1968 Gabriele Veneziano travaillait sur les interactions nucléaires fortes. "Nous avons mis en évidence une propriété un peu bizarre, une dualité comparable à la double nature ondes et particules de certains constituants de la matière, relate-t-il. Et nous nous sommes aperçus que cette propriété supposait l'existence de particules dont le spectre d'excitation ressemblait au spectre de fréquences d'une corde musicale." La théorie des cordes était née. Evoluant pour devenir théorie des supercordes, la dernière version survivante est la théorie M, comme "mystère". Cette théorie pose pour principe que les constituants ultimes de la matière les quarks ou, s'il en existe, des particules encore plus petites ne ressemblent pas à des points, mais à des cordes vibrantes, c'est-à-dire à des objets unidimensionnels étendus dans l'espace, pouvant être ouverts ou fermés en boucle. La taille d'une corde serait de l'ordre de 10-34 mètre. Ces cordes ne pourraient s'exprimer que dans un univers comptant plusieurs dimensions, à savoir jusqu'à 10 dimensions spatiales, et une dimension temporelle, ce qui fait au total 11 dimensions20 .
A ce stade, je me permets de mettre la science entre parenthèse pour risquer une interprétation à la lumière de la psychologie qui nous met en garde sur la nature modifiée, et donc aussi trompeuse que sujet à hypothèse, de ce que nous pouvons percevoir de l’inconscient.
Ces cordes ne vous évoquent t’elles pas une forme ondoyante que nous avons observé plus en amont ?
Cette forme serpentine nous la retrouvons dans les visions sous ayahuasca. Hallucinations pour certains, accès à un monde existant pour d’autres, bien qu’imperceptible dans un état de conscience non modifié. Mais même dans cette dernière position, on ne peut pas écarter l’hypothèse que les visions sous ayahuasca soient interprétées avant de nous apparaitre consciemment, et ne pas refléter l’exact vérité de ce qui est. Il n’y a pas de définition plus claire du processus que celle de René Warcollier à l’occasion de ses travaux sur la télépathie : « Le subconscient peut être considéré comme contenant fréquemment le message télépathique exact, à peu près comme un cliché non développé contient une photographie et que, lors du développement par le révélateur, c’est-à-dire lors de I’émersion dans le conscient, le message se déforme par un mécanisme analogue à celui de I’illusion21 ». Pour être rendu compréhensible, le passage du subconscient au conscient s’effectuerait en l’occurrence par le biais de la transformation d’une corde quantique, élément primordial difficilement représentable, en quelque chose de familier dont la forme s’en rapproche le plus, à savoir un serpent, représentation si commune que l’interprétation est source d’erreur.
Du point de vue de la physique on retrouve également cette forme serpentine dans la voix, et par conséquence dans l’acte sonore qui dès le commencement apparait dans tous les mythes de création du monde, puisqu’on admet que le son se propage dans l'air par des sortes d'ondulations.
Enfin cette forme serpentine se retrouve encore plus clairement dans les serpents qui habitent les différents récits ancestraux qui prétendent expliquer la création du monde, récits qui du point de vue du psychologue ne seraient que l’aboutissement dans la conscience d’un processus provenant de l’inconscient, mécanique qui elle-même n’est peut-être que la réminiscence partielle d’une faculté de certains de nos lointains ancêtres, lointains par le temps, et potentiellement la distance…
Cela peut être une coïncidence, ou un fil conducteur qui fait sens, puisque les formes serpentines qu’évoquent également les « cordes » sont l’élément ultime de tout ce qui compose l’univers, visible et invisible. Mais dans ce cas nous dépasserions l’intuition de Jeremy Narby selon laquelle les serpents enroulés des visions sous ayahuasca seraient une représentation de l’ADN.
Ces serpents enroulés témoigneraient de quelque chose de bien plus fondamental, à savoir ces « cordes », le « fohat », l’énergie originelle en activité permanente et sans quoi rien ne serait. Ces cordes qui, je le rappelle, ne pourraient s'exprimer que dans un univers comptant au total 11 dimensions, onze étant également celui des espèces que Tiamat avait créé (les serpents) pour soutenir les portes de l’Apsou primordial, l’océan cosmique22 , « Apsu, the first, their progenitor23 » (Apsu, le premier, leur ancêtre) tel qu’il apparait chronologiquement dans un des mythes de la création.
Ces cordes, qui constituent donc notre univers autant qu’elles le portent.
Ces cordes qui sont le fondement des différentes dimensions dans lesquelles pourraient évoluer les OVNIS et tout ce qui s’y rapporte, ce qui expliquerait l’intégralité de ce qui nous paraît encore incongru à leur sujet à la seule lumière de nos quatre dimensions.
De plus, lorsque l’on connait les traces qu’a laissé l’évolution dans la biologie de l’être humain, on peut se demander raisonnablement si la nature de l’inconscient, et si le rapport entre l’inconscient et le conscient, ne sont véritablement que le résultat du « processus de croissance de la conscience individuelle ». On sait aujourd’hui que certaines parties du corps ne sont plus que l’ombre de fonctions utiles dans le passées, du coccyx à la chair de poule, en passant par les oreilles orientables24 . Au même titre, le processus de l’inconscient vers le conscient pourrait très bien être une trace de l’évolution biologique de l’être humain, et peut-être même d’une régression de ses capacités, plutôt que l’aboutissement d’un développement.
Cela expliquerait que les mythes et les visions nous apparaissent davantage comme un univers suivant des règles différentes, plus proche du monde quantique, que celles correspondant à notre échelle et de ce que nous percevons de la réalité.
Mais cela voudrait également dire qu’en ce qui concerne nos ancêtres, tout du moins pour une partie, les mythes et les visions constituent pour les premiers une réalité historique (non exempte de modifications au fil du temps à travers les transmissions), et pour les secondes une vérité que notre biologie rend difficilement atteignable sans adjuvants, peut-être à dessein…
Tout le processus de l’inconscient à la conscience, si intriguant qu’il paraisse, qu’il se manifeste naturellement ou qu’il soit aidé par certaines pratiques, pourrait donc être la réminiscence d’aptitudes qui trahirait la véritable nature de nos origines.
Article mis en ligne le 2 novembre 2020.
Sources :
Illustrations : https://giphy.com/
1 « Les 4 interactions fondamentales », CEA, publié le 19 juillet 2018
–
http://www.cea.fr/comprendre/Pages/matiere-univers/essentiel-sur
-4-interactions-fondamentales.aspx#:~
:text=%E2%80%8BQuatre%20interactions%20fondamentales
%20r%C3%A9gissent,forte%20et%20
l'interaction%20gravitationnelle.
2 Rolf Ent, Thomas Ullrich et Raju Venugopalan, « Les gluons nous posent encore des colles », Pour la Science - n° 455 - Septembre 2015, p. 30.
3 S. Co. , « Ovni : le Pentagone déclassifie trois vidéos de «phénomènes aériens non identifiés» », Le Parisien, 28 avril 2020 – https://www.leparisien.fr/sciences/ovni-le-pentagone-declassifie-trois-videos-de-phenomenes-aeriens-non-identifies-28-04-2020-8307228.php
4 Antoine Tilloy, « La physique quantique sans gravité », Pour la science, Hors Série n°107, mai-juin 2020, p. 50.
6 « La mécanique quantique peut-elle expliquer les coïncidences ? », The Epoch Times, 24 mai 2017 – https://fr.theepochtimes.com/share/33070
7 Pierre Cazier, « Mythe et création », p. 288-289.
8 Oscar Pfouma, « L'Harmonie du monde: anthropologie culturelles des couleurs et des sons en Afrique depuis l'Egypte ancienne », p. 81.
9 Boudin, « Du culte du serpent chez divers peuples anciens et modernes », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, Année 1864, 5-1, p. 488.
10 Helena Petrovna Blavatsky, La doctrine secrète, tome 1 : La cosmogenèse - L'évolution cosmique - Les stances de Dzyan, éditions Adyar, 1994, préface p. XCII, p. 54, 55, 60.
11 La naissance du monde, éditions du Seuil, 1959, p. 124.
12 Ibidem, Tablette V, p. 143.
13 Darya PEVEAR, « La traduction en Mésopotamie - Textes littéraires bilingues suméro-akkadiens du Ier millénaire avant J.-C. », Thèse de doctorat ès sciences religieuses, École doctorale de l’EPHE 472 UMR 8167 Orient et Méditerranée – https://www.theses.fr/2015EPHE5009.pdf
14 Marie-Louise von Franz, « Les Mythes de Création », éditions La Fontaine de Pierre, 2004, p. 283.
15 Ibidem, p. 50.
16 Ibidem, p. 145.
17 Ibidem, p. 66.
18 Les réalités (in)visibles de Romuald Leterrier, mis en ligne le 28 août 2017 (Pas d’autres précisions…) – https://www.youtube.com/watch?v=LmQIwdVo2wU
19 Pierre Le Hir, « La théorie des cordes fait vibrer un univers à 10 dimensions », Le Monde, 13 octobre 2005 – https://www.lemonde.fr/planete/article/2005/10/13/la-theorie-des-cordes-fait-vibrer-un-univers-a-10-dimensions_698934_3244.html
20 « Théorie des supercordes » , Vikidia – https://fr.vikidia.org/wiki/Th%C3%A9orie_des_supercordes
22 La naissance du monde, op. cit., p. 179.
23 Wayne Horowitz, Mesopotamian Cosmic Geography, p. 109. – https://books.google.fr/books?id=P8fl8BXpR0MC
&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
24 Anaïs Devouge, « 11 marques de l’évolution sur le corps humain », 24 décembre 2019 – https://dailygeekshow.com/signes-evolution-corps-humain/
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