La vache
folle
Quelle cause ?
Nous vivons actuellement dans une psychose alimentaire en grande
partie due aux effets possibles de la maladie de la vache folle sur l'homme. Les
farines animales sont le suspect numéro 1 dans cette affaire, bien qu'elle soit
produite depuis le courant des années 50. Mais c'est en 1981 qu'un système de
production de farines animales qui n'offrait pas toutes les garanties sanitaires
requises a été mis en place au Royaume-Uni. Les températures de stérilisation
ont été abaissées tandis que l'étape de l'extraction des graisses par
solvants a été éliminée par souci de rentabilité économique et
nutritionnelle. Et c'est toujours au Royaume-Uni, en 1986, que les premiers cas
officiels d'encéphalopathie spongiforme bovine firent leur apparition.
Si le rapport
paraît évident, on peut tout de même noter que les encéphalopathies subaiguës
spongiformes transmissibles (ESST), terme générique désignant toutes
les maladies lentes dégénératives strictement confinées au système nerveux
central, font leur apparition dés le XVIII siècle sous la forme de la
tremblante du mouton et de la chèvre.
On peut trouver étonnant que, en 1986, malgré la course au profit, on ai
des comportements sanitaires plus douteux que dans la période qui a vu le développement
des farines animales, c'est-à-dire après guerre, ou la priorité était
donnée à la productivité.
Les farines de viande d'os de mammifères (FVO), les farines de volailles,
les farines de poissons ont été, pour certaines d'entre elles, peu à peu
interdites à la distribution en Europe durant ces vingt dernières années.
Mais le rapport de l'AFFSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des
Aliments) doit se rendre à l'évidence : « Cette interdiction, mise en
oeuvre chez les bovins en Grande Bretagne dés mi-88, en France depuis juillet
1990, puis généralisée à l'ensemble des ruminants en décembre 1994 à
travers toute l'Europe, n'a pas empêché l'émergence de cas chez des bovins
nés après ces deux dates (...). Les cas constatés chez des bovins « Nés
Après l'Interdiction des Farines » représentent plus des deux tiers du
nombre total de cas reconnus en France. » L'AFFSA explique cette
persistance par : « l'hypothèse (sic!) d'une contamination croisée
par les FVO entre les circuits de l'alimentation destinée aux monogastriques
(essentiellement porcs et volailles) et celle destinée aux bovins. »
L'AFFSA se permet d'émettre des hypothèses, basées sur des suppositions, qui
peuvent mettre en péril 416 usines françaises (chiffres de 1996) qui
représentent un chiffre d'affaire de 32 milliards de francs, alors que les
incohérences relevées ci-dessus nous montrent que la voie des farines n'est
peut-être pas la bonne. Ces hypothèses sont néanmoins suivies par les plus
hauts responsables de l'État.
Qu'est-ce
qui peut justifier un écran de fumée de 32
milliards de francs ?
Quel lien ?
Il faut préciser que le lien entre la maladie animale et sa
manifestation chez l'homme n'a toujours pas été établi avec certitude. Le premier cas de maladie Creutzfeldt-Jakob
est ap paru en 1890, mais n' a été finalement identifié qu'en 1920.
Cette maladie se divise en différentes variations. Les
types 1, 2 et 3 de la maladie de CreutzfeldtJakob n'auraient pas une origine
animale directe. Celui qui nous intéresse ici est le type 4 qui a été décrit
pour la première fois au Royaume-Uni en 1996, et qui est " associé " à la présence d'une protéine déréglée appelée prion.
On trouve la même signature biochimique dans le cerveau des victimes humaines
et bovines. Mais " associée " ne veut pas dire " causée ",
comme l'avance Alan Ebringer, un spécialiste en immunologie du King's College
de Londres. C'est en mai 1999 qu'il déclare que l'encéphalopathie
spongiforme bovine n'est pas causée par des prions, mais par des bactéries
ordinaires, fréquentes dans le sol et dans l'eau, qui ressemblent beaucoup
aux cellules du cerveau.
Ramassage du foin comme dans
l'temps !
C'est
cette ressemblance qui serait fatale à la vache,
étant donné que les anticorps produits par les bovidés détruiraient indifféremment
les cellules cérébrales et les bactéries infectieuses.
En ce qui concerne les levures, des mutations intempestives des gènes ont été
mises à jour par
une étude de Susan Lindquist, de l'Université de Chicago, publiée dans Nature. La
présence de prions dans la levure lui permettrait d'accumuler des
mutations silencieuses avant de les exprimer toutes d'un coup. Dans son état
normal, une certaine protéine indique à la cellule à quel moment elle doit
cesser de lire ses gènes et, une fois la transformation effectuée, à quelle
moment elle peut se remettre à les lire. Ce mécanisme permet à l'espèce
d'exploiter au maximum la variabilité de son génome afin de s'adapter
rapidement à tous les environnements qu'elle rencontre. Elle peut, par
exemple, s'organiser de telle façon à instaurer une résistance accrue aux
antibiotiques, ou à se nourrir dans un nouvel environnement. On ignore pour le
moment si un mécanisme semblable existe chez d'autres espèces et si ce
mécanisme ne serait pas la cause de la dégénérescence qui nous intéresse.
Dans l'édition du 11 avril 1996 de la revue Nature, le Dr
Suehiro Sakaguchi,
de l'Université de Nagasaki (Japon), révèle que des
souris modifiées génétiquement pour qu'elles soient privées de protéines du
prion, développent au bout d'un certain temps les mêmes symptômes que si
elles étaient atteintes d'encéphalopathie spongiforme. Il en déduit que la
protéine du prion a pour rôle d'empêcher la mort prématurée de certaines
cellules du cerveau. Lorsque la protéine se change en prion comme dans le cas
de la maladie de la vache folle, elle ne pourrait plus exercer sa
fonction protectrice. Ainsi, ce serait l'absence de protéine normale, et non la
prolifération de la forme anormale, qui causerait la dégénérescence des
neurones. Donc les douze jeunes Britanniques atteints de la maladie de
Creutzfeldt-Jakob seraient peut-être tout simplement victimes d'une anomalie génétique,
ce qui disculperait les vaches.
Pour Alan Ebringer, il ne fait pas de doute que c'est le cas et que la maladie
de la vache folle est une maladie auto-immune, où l'organisme se détruit par
lui-même. Ce chercheur appuie sa théorie sur le fait qu'une
des victimes de
cette maladie dégénérative du cerveau était végétarienne, ce qui tendrait à prouver que ceux qui ont mangé de la viande de bouf contaminée
n'auraient donc rien à craindre. A contrario, d'autres chercheurs ont
constaté que le fait de manger de la viande crue et de la cervelle augmentait
sensiblement les risques de contracter la maladie, tout comme celui de
travailler dans l'industrie du cuir ou d'entrer en contact avec des
fertilisants contenant des cornes et des os d'animaux.
Mais a t'on pensé à
rechercher les bactéries mises en causes par Alan Ebringer dans ces milieux
?
Une alimentation chimique
Une étude rendue publique par un organisme environnemental britannique en 1999
révèle que le lait maternel contient jusqu'à 350 produits chimiques différents,
dont plusieurs fortement toxiques, dépassant pour certains jusqu'à 40 fois les
doses de polluants autorisées par l'Organisation Mondiale de la Santé.
Il faut préciser que, en élevage, l'utilisation des antibiotiques à des fins
thérapeutiques ou zootechnique est courante. Cette dernière permet une amélioration
du gain de poids de l'animal que l'on peut estimer entre 2 à 5%, et est
basée sur une législation datant de 1974. Toute utilisation d'antibiotique
dans une optique thérapeutique conduit tôt ou tard à la sélection de bactéries
qui se voient, de plus, résister à plusieurs antibiotiques de familles différentes.
Les soins sont alors inefficaces, mais les molécules, elles, perdurent dans la
bête, et poursuivent leur routes dans la chaîne alimentaire. Malgré que la législation
actuelle a obligé depuis le 1er janvier 1997, à la définition des Limites
Maximales de Résidus, Elisabeth Chaslus-Dancla de l'INRA déclare : « Le
risque dû au transfert de bactéries pathogènes zoonotiques de l'animal à
l'homme existe. Les transferts sont possibles mais il est difficile de les
mettre en évidence, de les quantifier et d'en mesurer les conséquences. De
plus, lorsque les mêmes molécules sont utilisées chez l'homme et
l'animal, il est difficile de faire la part de la sélection de bactéries et
de mécanismes de résistance qui relève d'une utilisation à l'hôpital,
en médecine de ville ou en élevage. »
Le rapport de la Commission de l'agriculture et du développement rural du
Conseil de l'Europe daté du 1er décembre 1999 indique que : « Aucun
garde-fou n'empêche un éleveur de donner à ses bêtes des antibiotiques qui
n'offrent peut-être pas toutes les garanties médicales. De plus, comme il est
souvent difficile de traiter seulement quelques animaux dans un troupeau, l'éleveur
peut décider de traiter l'ensemble du troupeau alors que seulement quelques
animaux sont malades. Le traitement du troupeau entier augmente fortement le
nombre des animaux exposés à l'antibiotique et donc les risques d'apparition
de bactéries résistantes à celui-ci. » De plus « Une
autre utilisation des antibiotiques en agriculture consiste à pulvériser des
antibiotiques sur les récoltes pour empêcher et traiter des maladies. »
Mais ce rapport est resté lettre morte et aucune décision n'a été prise à
ma connaissance en ce qui concerne l'utilisation des antibiotiques dans la
filière agricole.
Vache en mauvaise posture...
Il est étonnant que la voie bactériologique n'ait pas été
reprise en cour par les producteurs de bétail, de farines animales, ou par le
gouvernement français qui sait pourtant faire le black-out sur les statistiques
des personnes touchées par la maladie de CreutzfeldtJacob. Bien que depuis le
19 septembre 1996, la maladie de Creutzfeldt-Jakob et les autres encéphalopathies
subaiguës spongiformes transmissibles humaines, quelle que soit leur cause,
soient inscrites sur la liste des maladies à déclaration obligatoire, les
statistiques s'arrêtent à la fin de l'année 1997. En Angleterre,
durant les 15 années de la crise, les autorités politiques faisaient
également tout ce qui était en leur pouvoir pour museler les scientifiques. Le
microbiologiste Stephen Dealler, a résumé la situation ainsi : « On
a empêché
beaucoup de recherche de se faire, on a empêché beaucoup de publication et
beaucoup de recherche ont été menées à l'interne par le ministère de
l'Agriculture. Mais il était très, très difficile de porter ces données à
la connaissance du public. Les chercheurs qui essayaient de sonner l'alarme
n'ont tout simplement pas été écoutés. »
L'aide-mémoire de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en
date du mois d'août 1998 nous sensibilise sur les maladies infectieuses
émergentes ou ré émergentes. Le virus Ebola et le Sida font partie des
premières, alors que le Choléra et la méningite sont à ranger dans les
secondes. L'augmentation du nombre des personnes qui vivent et se déplacent
dans le monde et la dégradation des infrastructures de santé publique
incapables de faire face aux besoins de la population sont les causes
principales de ce constat. Mais l'OMS souligne dans le même document qu'un
autre problème émergent de santé publique est l'augmentation rapide du nombre
de bactéries qui deviennent résistantes à une gamme de plus en plus étendue
d'antibiotiques, qu'ils soient utilisés pour le traitement des maladies ou dans
la production d'aliments d'origine animale. Du fait de leur exploitation
intensive, les antibiotiques actuels auront perdu toute efficacité d'ici de
10 à 20 ans. Il serait temps de s'alarmer de la situation, quand on sait que la
mise au point d'un médicament prend de 15 à 20 ans !
Derrière
la vache, l'apocalypse
Selon les résultats d'une étude des chercheurs du Tokyo
Institute of Technology rendue publique en 1997, la vache, l'hippopotame et la
baleine se partageraient un élément génétique qui ne varierait pas au cours de
l'évolution. Cela permettrait de déduire qu'ils proviennent donc d'un même
ancêtre commun qui serait un herbivore terrestre vieux de 60 millions d'années.
La barrière entre les espèces se voit singulièrement abaissée, et le risque
de contamination s'en voit augmenté.
L'élevage et l'abattage industriels ont été à
l'origine d'une agriculture contre nature, transformant des herbivores en
carnivores sous antibiotiques. La loi du marché et l'impératif de produire à un coût toujours plus bas
l'ont emporté sur les règles élémentaires de sécurité en matière d'alimentation
animale.
Qu'avons-nous fait de l'anima, l'âme, qui anime la bête ?
Le choix d'aliments additionnels visant à augmenter et accélérer la croissance du bétail ou sa productivité laitière (pour arriver
à produire 10 000 litres de lait par tête et par an ce qui correspond au
sevrage de 12 veaux...) n'est pas pléthorique. Il existe les farines de poisson mais
leur coût est prohibitif, comme l'est celui du tourteau de soja qui provient en
grande partie du Brésil et des USA, et sous une forme génétiquement
modifiée. Il ne reste plus que les
farines de viandes, les autres aliments comme les tourteaux de colza et de
tournesol ou les protéagineux ayant des niveaux de protéines nettement
plus faibles.
Pouvons-nous encore la regarder en face après tout
ce que nous lui faisons subir ?
Mais
le branle-bas de combat actuel autour des farines animales
paraît ridicule quand on porte un regard froid et statistique sur le nombre de décès
humains induits relativement, par exemple, au nombre de morts causé par les
accident de la route. Par contre il prend toute sa dimension si l'on réalise
que la maladie de CreutzfeldtJacob n'est qu'un prétexte pour couvrir le vrai
problème qui est la possibilité d'une épidémie qui passeraient la barrière
des espèces, mettant ainsi à mal tout être en possession d'un cerveau.
L'arbre des farines animales cache la forêt des conglomérats de l'industrie
chimique et pharmaceutique qui se doivent de développer de nouveaux agents
antimicrobiens et de nouvelles méthodes de lutte contre les maladies
contagieuses. Cette fuite en avant ne fait que reculer l'échéance de la
décrépitude de toute forme de vie sur cette terre, étant arrivé au bout de
ce qu'il était possible de faire dans cette lutte où la bactérie, l'un des
premiers êtres vivant sur cette planète, risque bien d'être le dernier.
A qui profite le crime ?
Dés 1954, on a commencé "à forcer" le
bétail avec des antibiotiques et à conserver les aliments dans des solutions
qui en contiennent. De plus les antibiotiques sont utilisés
pour traiter les maladies des animaux. Certains ne sont disponibles en médecine
humaine que sur ordonnance. Par contre, ces médicaments sont en vente libre
pour les éleveurs. Il y a
donc un risque qu'aucun vétérinaire ne contrôle le traitement des maladies
des animaux. Les traitements peuvent être donnés sans contrôle à l'animal
prétendument malade, et de façon préventive au reste du troupeau. Le nombre
des animaux exposés à l'antibiotique est ainsi multiplié, ainsi que les
risques d'apparition de bactéries résistantes au remède.
Une
autre utilisation des antibiotiques en agriculture consiste à pulvériser
des antibiotiques sur les récoltes pour empêcher et traiter des maladies. Les
espèces bactériennes responsables de maladies des plantes sont différentes de
celles responsables des maladies humaines, mais elles peuvent appartenir aux mêmes
familles. Elles ont pour point communs de développer des résistances toujours
plus efficaces aux traitements qu'on leur inflige.
Le problème intervient si le
gène de résistance est transféré aux bactéries qui infectent les humains.
Cette mutation bactérienne rend alors les infections qu'elle produit plus difficile à traiter.
C'est justement ce que Thomas O'Brien, chercheur à la faculté de médecine
d'Harvard et plusieurs de ses collègues ont démontré au milieu des années
80. Ils ont publié une étude montrant que des gènes résistant aux
antibiotiques trouvés dans des bactéries infectant des humains étaient
identiques à ceux trouvés dans des bactéries infectant des animaux. Le
docteur Louis De Brouwer écrit : « A
l'évidence, il s'opère une sélection
de bactéries génétiquement modifiées par une mutation, ce qui explique que
ces bactéries deviennent résistantes. Si ces
bactéries sont modifiées
génétiquement, pourquoi pas les cellules normales ?». Ce dont on est
sûr, c'est que les antibiotiques ont des effets secondaires sur les organismes
humains, et à fortiori animaux. On note des effets toxiques sur les reins,
le foie, la moelle osseuse, le système nerveux , des réactions allergiques,
des réactions d'intolérance digestive, une diminution de la résistance naturelle
aux infections et tout ce qui peut s'en suivre. Il faut aussi préciser
que nombre d'antibiotiques passent dans le lait et dans le placenta.
Vous vous souvenez que au début de ce texte nous avons
croisé un chercheur qui porte le nom de Alan Ebringer. Pour ce dernier l'ESB n'est pas causée par des prions, mais par des bactéries
ordinaires. Et d'après ce que nous venons de voir, émettre l'hypothèse que ce
dérèglement bactérien pourrait être provoqué par des antibiotiques, sous
quelque forme que ce soit, n'est pas plus aberrant que d'émettre " l'hypothèse
d'une contamination croisée
par les farines de viande d'os ", comme ne se gène pas de faire l'AFFSA.
Mais il est vrai qu'il est plus facile de s'attaquer à des fabricants de
farines animales qu'à l'industrie pharmaceutique, qui est souvent inextricablement
liée à l'agrochimie et à la chimie, c'est-à-dire à l'élaboration
d'organismes génétiquement modifiés, à la fabrication des pesticides et des
herbicides par l'entremise de groupes internationaux tentaculaires.
Bien que les remous autour des OGM tendent à brouiller
les cartes, les uns pariant plus sur la chimie et la pharmacie, les autres sur
les OGM de deuxièmes génération sur les quelles nous reviendront, ces
laboratoires garantissent un facteur de prospérité économique et de maintien
de l'emploi dans chaque pays qui les abritent. Les quatre premier groupes
agrochimistess mondiaux que sont Syngenta (issu de la fusion du groupe suisse
Novartis et du britannique AstraZeneca), Aventis (franco-allemand), BASF/Cyanamid (allemand-américain)
et Monsanto (américain) détiennent 61 % de parts de
marché pour l'année 1999. Le groupe Syngenta emploi 23 800 salariés et
réalisera plus de 7 milliards de dollars de chiffres d'affaires cette année, et
celui-ci ne détient que 24 % des parts de marché d'un secteur dont le chiffre
d'affaires dépasse les 25 milliards de dollars.
Si
jamais on supputait une quelconque responsabilité du côté
de ces multinationales, quel État prendrait le risque de voir disparaître les
laboratoires, les industries agroalimentaires, les entreprises agricoles et
d'élevage ? En effet, ces dernières sont maintenant obligées de recourir aux
services des industries chimiques, de par les conditions de productivités
imposées et les infections de bactéries renforcées par les anciens remèdes
de ces mêmes conglomérats.
Mais
quitte à faire des hypothèses, on peut s'interroger sur le
sens de la déclaration d'un responsable de BASF cité dans Les Échos : « Les
OGM vont se développer, cela paraît indiscutable, mais il faudra probablement
attendre quatre ou cinq ans, le temps de convaincre les consommateurs européens
notamment ». L'essor de plantes transgéniques résistant aux herbicides
et aux pesticides, d'autres OGM de deuxième génération enrichis en vitamines
ou à haute teneur en protéines, devrait assurer à l'agrochimie un niveau
de rentabilité proche de celui de la pharmacie à plus ou moins long
terme.
La
maladie de la vache folle arrive à point nommé pour accélérer
les échéances et modifier les états d'esprit.
L'interdiction totale et injustifiée, si l'on en croit la divergence des
avis scientifique dans le domaine, des farines animales devrait donner naissance
à une relance de la production de protéines végétales de substitution, ce
qui est plus facile à dire qu'à faire vue les réglementations de jachère en
vigueur dans la communauté européenne. Et même si nous surmontons le
problème de la réglementation actuelle, combien de temps les éleveurs
vont-ils tenir avec du bétail qui fera triste mine vis-à-vis de la
concurrence. Ce dernier grossira et grandira moins vite, il sera beaucoup moins
productif que celui qui sera élevé avec des OGM de deuxième génération, et
sera donc plus cher.
Le moratoire sur les farines animales par le gouvernement français risque
de faire tâche d'huile dans l'union Européenne étant donné qu'il a pour but
de " restaurer la confiance " des citoyens, qui, il est vrai,
en a prit un sacré coup après le nuage de Tchernobyl qui ne s'est pas arrêté
à nos frontières et l'affaire du sang contaminé ou il y avait beaucoup de
responsables, mais aucun coupable. Une fois que cette confiance sera
restaurée, il ne restera plus qu'à présenter les nouvelles OGM comme une
planche de salut pour notre agriculture. On nous dira que cette fois on a le
recul nécessaire pour les mettre en pratique, que de toutes façons, voilà
déjà de nombreuses années qu'on les cultive sur des champs " test "
de notre territoire et que personne ne s'en est aperçu ou ne s'est plaint de
quelconques effets sur sa santé. On mettra en exergue l'exemple américain qui
nourrit ses bêtes avec cette alimentation High-tech et qui n'a jamais eu à
souffrir d'une épidémie aussi grave que celle qui a touché notre cheptel.
Bien sûr, je n'ose imaginer que cette épidémie qui ne touche
que les pays européens, c'est-à-dire les plus réticents aux OGM, ne soit pas
le fruit du hasard. Il serait vraiment totalement déplacé de ma part de penser
que le seul mode d'alimentation substituable aux OGM, en l'occurrence les farines
animales, ait été supprimé à cause d'une maladie inoculée par une main
animée de vils intérêts. Ce serait souffrir d'une profonde paranoïa que de
supposer que cette main travaille en collaboration avec les plus hautes
instances internationales pour uniformiser au niveau mondial ce que nous
produirons et ce que nous mangerons demain.
Je concluerai cet
article en citant une dernière fois le Dr
Louis De Brouwer : « Nous assistons depuis quelques années à une
manipulation de l'opinion publique par le jeu de quelques journalistes et de
quelques scientifiques grassement rétribués, qui sont chargés de nous faire
croire que la couche d'ozone disparaît peu à peu au fil des ans et que cette
disparition va provoquer un véritable désastre au niveau planétaire.(...). En
réalité, un groupe industriel américain et non des moindres, le groupe Dupont
de Nemours, pousse à la suppression des C.F.C. pour les remplacer par des
produits plus coûteux dont il détiendra les brevets. Pour ce faire, Dupont de
Nemours favorise les actions et les revendications d'extrémistes écologistes.
Ainsi, durant les 20 prochaines années, cette entreprise réalisera des
milliards de dollars de bénéfices grâce aux licences obtenues pour l'exploitation
et la vente des substituts aux C.F.C. »
Toute ressemblance
de la méthode évoquée par cet extrait avec
le sujet qui le précède ne serait que pure coïncidence.
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