La vraie conspiration


Si l’on évacue les explications nécessaires aux néophytes pour justifier l’idée qu’une conspiration mondiale visant l’humanité est en marche depuis des lustres, on tombe inévitablement sur l’hypothèse qui tient le haut du pavé depuis les années 90. Il s’agit de la théorie du Nouvel Ordre Mondial (New World Order – NWO) qui nous annonce l’avènement d’un gouvernement mondial unique. Nous verrons que si la globalisation peut alimenter cette idée que partage la majorité des férus de complot, elle ne la certifie pas réellement. L’objet de la conspiration se retrouve donc une nouvelle fois face à une incertitude que je vais tenter de dissiper par mon analyse, mais que seul votre choix pourra finalement révéler.

La caractéristique d’une conspiration réussie tient dans le fait que l’on ne peut ni en déceler l’objet, ni remonter à ses commanditaires. Un observateur lambda peut juste en constater les effets, sous un angle trompeur qui ne lui permettra pas de mettre à jour le complot puisque il ne sait même pas que ces manifestations sont le résultat d’une manigance. Il rapportera les évènements à sa grille de lecture, biaisée par son manque de recul sur sa vision de l’histoire du monde. Les pièces du puzzle conspirationniste ne seront jamais réunies puisqu’elles seront laissées au simple rang de faits d’actualités, ou à celui d’une évolution résultant d’un processus inéluctable. Les éléments séparés de l’ensemble par une vision étriquée ne composeront jamais autre chose qu’une histoire, qui peut être exacte, mais qui demeure illisible pour celui qui se pose des questions sur le sens général.
Ce que nous tentons donc de révéler ici, c’est une conspiration qui tiendrait l’humanité sous un joug ancestral. Dans ce cadre, les éléments de la conspiration ne peuvent s’expliquer que par des facteurs qui nous sont familiers et qui interfèrent avec notre quotidien depuis des siècles, mais dont la force de l’habitude fait disparaître toute suspicion à leur égard de notre part.

Les analystes considèrent les théories de conspiration comme des chroniques ayant pour but de remplacer les mythes ou les religions éculées. Les sceptiques affirment qu’elles ont pour seul rôle de donner un schéma de compréhension du monde en adéquation avec la modernité. Le monde devenant global, la conspiration en fait autant. Le monde étant angoissant et incertain quand à son avenir, l’envergure et l’objet de la conspiration se doit d’être à la hauteur des peurs populaires. Les systèmes de communication permettant de couvrir toute la planète, la conspiration se devra d’être assez large pour fédérer tous les mouvements alternatif et toutes les cultures.
C’est ainsi qu’à la théorie du NWO vient se greffer celle des OVNI. Il existerait un pacte passé entre le gouvernement, notamment américain, et des races extraterrestres suite à l’accident de Roswell. Certains avancent une alliance similaire entre des forces venues d’ailleurs et une élite restreinte nommé MJ12. Tout cela étant couvert par la CIA, et visant originellement à un échange de technologies, qui aurait viré rapidement à une exploitation biologique des humains et des animaux à travers les enlèvements et les mutilations de bétail, pour un but final qui consisterait à une domination de la planète par les « Alien ».
Sous cet angle, la théorie du Nouvel Ordre Mondial a l’avantage de regrouper autant les religieux que les laïques, les millénaristes que les amateurs d’OVNI, les annonciateurs de l’Antéchrist que ceux qui craignent un complot des Illuminati, ou encore les forces d’extrême gauche que celles d’extrême droite qui voient dans cette histoire une occasion de mettre à bas le système actuel. Il y a tellement de personnes qui ont des intérêts, pour se rassurer ou profiter de l’occasion, dans le développement de l’hypothèse du NWO que c’est l’hypothèse elle-même qui en devient suspecte. Un bon complot est soit un complot que l’on ne peut pas prouver, soit un complot qui profite à tant et tant de courants qu’il est impossible de désigner un coupable en particulier. Ces raisons me conduisent à penser que la théorie du Nouvel Ordre Mondial est elle-même une conspiration qui nous voile la réalité et nous empêche de nous concentrer sur les vraies questions.

Voir dans la globalisation l’étape ultime avant la mise en place du gouvernement mondial est une explication qui semble tomber sous le sens, mais qui ne sera plus valable dans quelques dizaines d’années. Beaucoup de théoriciens de la conspiration aurons décrédibilisé leurs travaux en adhérant à cette solution de facilité qui en fait ne répond à aucune question fondamentale. La théorie du NWO n’explique sa volonté de domination du monde que par…  sa volonté de domination du monde, ce qui est un peu court. Elle ne donne aucun éclaircissement sur le sens de notre vie ou sur les mystères de notre évolution. Les légendes et les dieux ont tenus lieux d’uniques explications pendant longtemps, et posent encore aujourd’hui des difficultés à une rationalité scientifique qui, dans un étonnant processus mimétique, s’enferme elle aussi dans ses certitudes et son dogmatisme, vénérant ses pairs tout en maudissant les chercheurs qui trouvent1.
Cependant, malgré les tensions que ne manqueront pas d’exacerber les injustices de la mondialisation, les plus optimistes persistent à croire que la mise en place du Nouvel Ordre Mondial sera synonyme de paix pour la planète, les plus pessimistes que ce sera l’occasion d’accentuer le contrôle sur les citoyens. 
En ce qui concerne ce dernier point, il me semble que la technologie a grillé la politesse aux institutions et que nous sommes déjà l’objet d’une étroite surveillance2. Pour ce qui est de la vision positive, on constate que, du colonialisme au monde multipolaire, les rapports entre les peuples du globe ont évolué dans le temps mais la paix n’y est toujours qu’accessoire. Les affrontements basés sur l’idée d’une puissance supérieure à une autre, de par sa race, sa technique ou sa culture, avaient pour inconvénient de faire naître des sentiments nationalistes revanchards chez l’agressé. Cela posait un problème, car les conflits n’en finissaient plus. On pourrait naïvement penser que cette évolution qui a préféré le compromis à l’affrontement est le fruit de la civilisation. On pourrait imaginer que la volonté humaniste a triomphé de la haine belliqueuse. Mais je crains d’en décevoir certains, et ce pour deux raisons. 
Tout d’abord la paix n’est que la résultante d’une stabilité que nécessite le marché. Mais cette stabilité n’est pas supérieure aux intérêts des acteurs du marché. Tous les accords passés ou les traités signés volent en éclat face à l’enjeu que sont les régions stratégiques du globe, ou l’importance des budgets consacrés à l’armement. Les principaux exportateurs d'armes entre 1998 et 2002 sont les États-Unis, la Russie, la France, l'Allemagne, le Royaume Uni, l'Ukraine, l'Italie et la Chine3. Les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU en charge du « maintien de la paix et de la sécurité internationales » et disposant d'un droit de veto sont à ce jour la Russie, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, et la Chine. Cherchez l’erreur…
Ensuite la paix n’est qu’un prétexte qui, en l’occurrence, cautionne et accélère un processus. Il n’est plus question d’imposer son système à l’autre, sauf exception, mais de négocier afin de rendre compatible des cultures, des techniques, des normes ou des échanges. C’est le temps que mettait la standardisation recherchée à émerger qui a contribué à multiplier les échanges commerciaux aux dépends des conflits impérialistes. La méthode a changé, mais l’objectif reste le même : l’uniformisation.

On pourrait penser que cette uniformisation est souhaitée par les acteurs économiques pour des raisons de rentabilité immédiate. Mais il se trouve que, à long terme, cette stratégie est mortifère. 
Tout d’abord les multinationales n’ont fondamentalement aucun intérêt à disposer d’une main d’œuvre qui soit partout rémunérée au même niveau, et qui dispose du même pouvoir d’achat. Le bénéfice qu’elles dégagent de leurs activités est d’autant plus important si il subsiste de vastes zones à fort pouvoir d’achat, et d’autres à faible coût de main d’œuvre. Les deux sont difficilement conciliables sur un espace géographique relativement restreint sans éveiller des revendications qui risquent d’enrailler l’appareil économique. 
Ensuite l’innovation et la différentiation sont les conditions incontournables pour accroître la concurrence et doper la croissance. Il n’est guère étonnant que nous assistions à autant de regroupements d’entreprises dans une époque où plus personne n’ose investir à long terme, prendre des risques sur des nouvelles idées, ou faire des paris sur la recherche fondamentale. Cette exigence de dividendes importants à court terme conduit à l’assise de monopoles rentiers et stagnants. Ces sociétés n’ont pas pour premier objectif de contribuer au progrès technologique ou scientifique mondial, mais de faire en sorte que le cours de leurs actions augmente dans l’année, voir dans le trimestre. Cela conduit à favoriser le marketing et à brider la création au détriment de l’évolution.
L’élevage industriel est un des exemples qui permet d’illustrer parfaitement la partialité de cette analyse coût-bénéfice.  Cet élevage fait usage d’énergie à combustible fossile pour éclairer et ventiler ses étables et pour transformer et transporter les aliments dont se nourrissent les bêtes. Ces aliments produisent chez l’animal des parties que nous ne pouvons pas consommer, d’autres qui contribuent à accroître la pollution environnementale, et celles finalement destinées à nos assiettes. Ces dernières se résument à une viande issue d’un animal stressé, gavé d’antibiotiques, et servant de réceptacle aux produits phytosanitaires transmis par le fourrage ou le grain dont il se repaît. Hormis le coût sur la santé des consommateurs, vient s’ajouter celui sur l’environnement mondial. Après la tremblante du mouton et la maladie de la vache folle, nous subissons la grippe du poulet. En octobre 2005, un groupe de travail des Nations Unies a identifié une des sources principale de l’épidémie de grippe aviaire : « Les méthodes d’élevage qui rassemblent un grand nombre d’animaux dans de petits espaces. » Le Conseil national du poulet, l’association professionnelle de l’industrie américaine spécialisée dans cette volaille, continue néanmoins de recommander une surface inférieure à celle d’une feuille de format A4 par oiseau4.

Les systèmes industriels et intensifiés (…) conduisent à des choix destructeurs pour des millions d’animaux mais également pour les millions d’êtres humains que nous sommes et qui voient chaque jour davantage les effets dégradants de ces systèmes sur notre environnement mais également sur notre rapport collectif à la vie.

Jocelyne Porcher, La mort n’est pas notre métier, éditions de l’aube, 2003..

Mais avant de s’interroger sur la nature de la conspiration, il serait intéressant de se demander pourquoi l’on est amené à se poser ce genre de question. L’intérêt que l’on porte à l’étude de la conspiration peut, par exemple, naître d’une constatation. C’est ainsi que les nombreux témoins d’OVNI ne trouvant aucune réponse définitive à leurs interrogations et constatant le black-out officiel devant le phénomène en viennent à s’interroger sur les forces occultes qui gouvernent notre monde. Mais cet intérêt peut aussi prendre son origine dans un questionnement qui dépasse la métaphysique, puisqu’il s’agit justement de savoir pourquoi nous sommes doté d’une aptitude à priori inutile. Les abeilles n’ont guère besoin de basculer dans l’ontologie pour vivre dans leur société organisée. L’être humain, à la différence des animaux, a la capacité de s’interroger sur lui-même, et pourtant il se comporte le plus souvent comme un primate. Cela ne le dérange en rien d’avoir la possibilité de s’analyser, alors que cette particularité n’a pourtant en soi aucune utilité pour sa survie. Si tel n’avait pas été le cas, la race humaine se serait éteinte avant qu’elle ait eu le temps de développer ses facultés intellectuelles !
Un autre paradoxe de l’évolution se constate également au niveau cellulaire : « Il est vraiment remarquable qu'après l'exploit en apparence miraculeux de la morphogenèse, un organisme multicellulaire complexe soit incapable d'accomplir la tâche bien plus simple de maintenir seulement ce qui existe déjà 5. »
L’être humain a déployé des capacités intellectuelles dans un processus qui ne suit pas la logique darwinienne, en le fondant sur des bases biologiques dont la pérennité semble plus difficile que l’élaboration qui elle, pourtant, part de pas grand-chose. Tous les plus fins esprits et toutes les évolutions biologiques demeureront éphémères tant que subsistera cette barrière constituée par la dégénérescence et la mort.

La conscience de la mort est ce qui caractérise l’homme par rapport aux animaux d’après une majorité de philosophe. Mais il semblerait que la définition de la mort ne fut pas la même dans le passé et de nos jours. La durée de vie de nos ancêtres se comptait non pas en dizaines, mais en centaines, voir en milliers d’années. Il faut étudier les textes sumériens, les premiers textes où il est question d’immortalité, c’est-à-dire d’une extrême longévité6. Ces textes présentent les humains comme une race esclave, issue d’un clonage par génie génétique entre l’Homo erectus et un Dieu, créée pour soulager le labeur de ces derniers. « Selon les Sumériens, l’immortalité était réservée aux dieux ; elle n’était point accordée à l’homme » nous apprend Alan Alford7. Non seulement les caractéristiques de longévité des Dieux ne furent donc pas intégralement retransmises à leur création, mais en plus elles subirent des altérations génétiques d’une génération à une autre qui réduisirent la longévité de la race humaine au fil du temps.

Mais aujourd’hui l’histoire s’inverse : « Il n’existe aucune raison pour que nous ne puissions pas prolonger la durée de vie maximale d’un être humain. Nous sommes sur le point d’acquérir la technologie nécessaire ; les pièces du puzzle vont trouver leurs places très vite »8. Nous ne pouvons qu’espérer que les structures qui se mettent en place fassent en sorte qu’il en soit un jour ainsi pour nos descendants9.
Néanmoins, jusqu’à présent, il est déroutant de constater une telle régression dans un processus d’évolution. Il ne nous reste de l’époque des patriarches qu’un héritage biologique qui a laissé des traces au niveau psychologique. Si bien que l’homme essaie de mener sa vie comme si il était éternel, comme si chaque jour qui passe n’était pas un jour de moins qui lui restait à vivre.
Mais consciemment, ou inconsciemment, personne n’accepte cet état de fait et la majorité cherchera des palliatifs à travers tout ce qui permettra d’oublier cette issue dramatique. Toute activité occupant l’esprit et le corps sera bonne à prendre. Plus l’angoisse de la finitude sera prégnante, plus l'investissement dans l’exutoire sera extrême.

Si l’homme décide de transcender la mort, il devra se détacher du temporel par l’intermédiaire de toutes les grandes philosophies et spiritualités. Il aura le choix entre l’hindouisme, le zen ou le bouddhisme, mais sera peut-être déjà dés sa naissance sous l’influence du judaïsme, de l’islam ou du christianisme. C’est ainsi que se sont développées des religions qui sont rentrées en concurrence et qui ont été causes ou prétextes à des exactions qui perdurent encore aujourd’hui.
Si l’homme choisit d’oublier sa condition de mortel, il utilisera soit le divertissement, soit la convoitise, c'est-à-dire un désir d’acquisition, de domination, ou une avidité consumériste selon sa position dans la pyramide sociale. Là encore les intérêts économiques, financiers ou politiques des puissants se traduisent par la marchandisation abjecte du monde évoquée précédemment, ou par des stratégies aux méandres inconnues du grand public (ou révélées bien après les évènements).
Dans tous les cas les issues sont souvent dramatiques mais les responsables sont rarement officiellement désignés comme étant les coupables. Quand aux citoyens des pays développés, ceux qui sont insérés dans la société, ceux qui tentent d’imiter ces grands personnages qui incarnent la réussite et que la société porte aux nues, ceux dont le pouvoir d’achat effectif diminue et les besoins créés de toute pièce sont exacerbés par un système qui ne tient debout que tant qu’il avance, ils développent frustration et endettement, avant de basculer dans la sédition.

Néanmoins, tout ce petit monde se doit de vivre sur la même planète tout en ayant progressivement un accès à toutes les connaissances techniques et intellectuelles qui lui démontrent, par la multitude des religions et des philosophies, qu’il n’y a pas de vérité universelle, mais un doute persistant sur le sens de notre vie. Tant que ces interrogations ne seront pas assouvies, elles ne pourront se traduire que par une radicalisation de l’intégrisme et une dangereuse volonté de régression, ou par un désir de possession de plus en plus féroce au fur et à mesure que se développe la société moderne.
Alors de la science, depuis les naturalistes du XVIIIe siècle, aux médias, avec Le Roi Lion des studios Disney, en passant par les religions, tout le monde tente de trouver des justifications à la mort notamment par le fait qu’elle équilibre le pouvoir de multiplication des espèces vivantes. C’est ainsi que les prédateurs « contribuent à conserver une juste proportion entre toutes les espèces et empêchent ainsi qu'elles ne se multiplient plus qu'il ne faut au détriment des hommes et des animaux »10. Incapables de remettre en question leurs certitudes, nombreux sont ceux qui ignorent les théories évolutionnistes du vieillissement, et qui s’entêtent dans des vieux schémas, le genre de schémas avec lesquels certains ont essayé de justifier des génocides...

La vraie conspiration

Le dévoiement engendré par la façon dont se développe l’économie et la finance s’inscrit dans une démarche qui peut nous permettre d’expliquer de la même façon le développement personnel ou politique. C’est une approche de court terme qui est privilégiée et non une projection sur le long terme. De part le court laps de temps qui nous est imparti, nous devons agir de façon à tirer un profit maximum de notre état de vivant. L’attitude du sujet peut se révéler différente si elle est conditionnée par une pratique religieuse, voir plus préjudiciable envers la société si cette pratique verse dans l’intégrisme. En dehors de toute croyance, si l’on écarte les NDE (Near Death Experience – Expérience proche de la mort) et la réincarnation, la mort ne nous incite pas à nous projeter dans un avenir trop lointain puisque de toute façon il ne sera pas le nôtre, laissant ainsi à ceux qui savent le soin de décider pour nous de la destinée de la planète.
La mort jette un voile opaque sur notre passé que seuls des dessins, des gravures ou des textes viennent transpercer en partie, laissant une large part d’interprétation. Elle nous paralyse dans le présent puisque sous sa menace imprévisible tout à chacun est tenté d’adopter un mode de vie qui le pousse à ne s’intéresser qu’à sa propre personne et à l’instant présent. Elle intensifie la compétition et la concurrence puisqu’elle apparaît en filigrane dans tous les rapports de forces, notamment économiques et financiers, mais aussi sociaux ou sportif. On se doit de « tuer » l’adversaire pour s’accaparer un marché, d’« abattre » un rival pour évoluer dans l’entreprise, ou encore d’entamer un « affrontement » par des hymnes nationaux qui sont loin d’être des odes emplies de bons sentiments11.

La durée de vie de notre corps physique et notre amnésie au sujet de nos vies antérieures ne sont qu’un leurre aidant à l’accomplissement d’un projet. Ces éléments nous empêchent de saisir l’ampleur ancestrale de la conspiration parce qu’ils sont voilés par cette impression d’éternité qui nous amène à vivre comme si la mort était une chose qui n’arrive qu’aux autres. La mort est un handicap qui limite de manière biologique toute personne qui serait tentée de consacrer le peu de temps de vie qui lui est accordé à effectuer des recherches sur le sujet, et une issue inéluctable qui encourage tout à chacun à profiter de la vie à travers l’accès à des plaisirs immédiats. Seuls quelques uns prennent plaisir à se poser des questions sur le sens de notre vie car ils savent que les réponses, mêmes partielles, qui peuvent survenir lors de cette études sont de celles qui nous rapprochent un peu plus de la vérité au sujet de notre existence. C’est alors que l’on peut comprendre que la mort puisse aussi servir les intérêts des conspirateurs en devenant une solution à laquelle il est possible de recourir envers tous ceux qui seraient tentés de déjouer leurs plans…

C’est pour ces raisons que je pense que la mort, et plus précisément la brièveté de notre durée de vie telle que nous la subissons depuis plusieurs millénaires, joue le rôle d’un rideau de fumée aveuglant l’humanité.
L’amnésie liée à notre longévité originelle est l’élément central de la conspiration qui a été introduit intentionnellement au sein de l’humanité. Notre condition de mortel et le fait qu’à l’échelle de l’univers notre existence ne soit même pas assimilable à la largeur d’un point sur l’échelle du temps n’ont pas facilité notre transmission du savoir. Si notre mémoire historique a fait les frais du temps qui passe, si bien que nombres de questions restent sans réponses sur notre origine et celle de l’univers, c’est qu’elle a été aidée en cela par la brièveté de notre durée de vie.
Mais si la mort est un facteur contribuant à notre cécité sur notre véritable nature, ou au moins sur la nature de la conspiration, ce n’est pas l’objet essentiel de cette dernière. La mort et ses inconvénients sont un moyen et non une fin pour permettre le bon déroulement de la conspiration.

A l’abrègement de notre durée de vie est venu s’ajouter l’uniformisation engendrée par la globalisation. Cette dernière est aussi à l’origine d’un déplacement du pouvoir des démocraties occidentales vers la technocratie mondiale. On pourrait craindre de voir les hommes politiques et les institutions être les victimes, ou les complices, d’une mondialisation de l’économie, et ainsi délaisser l’intégralité de leur pouvoir national au bénéfice des organismes internationaux.

A peine a-t-on su que je serais le rapporteur d’un texte sur la réforme des statistiques qu’un lobby agricole me proposait d’écrire le rapport à ma place.

Hans-Peter Martin, eurodéputé autrichien, L’Express, 4 mai 2006.

Cependant on pourrait également s’étonner que le peuple puisse laisser faire une telle chose et que sa résignation dépasse ainsi son mécontentement. Nos démocraties qui sont les fers de lance du monde moderne mettent à disposition nombre d’outils nous permettant de contrecarrer de tels projets sans pour autant sombrer dans le nationalisme et l’extrémisme. Nous nous devons d’exiger des interlocuteurs aux responsabilités, ou de ceux qui seraient amenés à le devenir, que l’appréhension du réel ne se fasse pas à travers la simple lecture de moyennes statistiques et qu’ils se réapproprient le pouvoir d’influence que nous leur déléguons dans le but de défendre l’intérêt général. Ce revirement de la « lobbycratie »12 à la démocratie semble d’autant plus nécessaire que la période d’incertitude que nous traversons se trouve être le résultat d’une mutation vers un système d’économie néo-libérale qui non seulement s’est contenté de transformer la pauvreté en précarité, mais en plus a accentué la fracture sociale à cause d’une redistribution inégale des richesses13.

Le consumérisme consacre l’individualisme et l’instantanéité, et place la santé ainsi que le souci de longévité au second plan. L’homme, de par sa condition, adopte un comportement qui a tendance à accentuer ses handicaps. Les exutoires à la mort, ainsi que la globalisation et ses dérives, ont pour effet de limiter les potentialités d’expansion de l’humanité. Pour tous ceux qui viendraient à bout de ces épreuves, la mort se chargerait de les rappeler à plus d’humilité, tôt ou tard.
Ce sont de nombreux et divers obstacles à l’évolution, au progrès, et à la conquête spatiale, suite logique des migrations et de l’exploration humaine qui ont construit nos civilisations et notre histoire, qui viennent parasiter notre processus de développement. Cependant, les éléments que nous avons présentés, notamment celui qui consiste en une durée de vie plus brève que celle constatée à l’origine, ne sont pas du seul fait du comportement irraisonné de l’homme. Ces éléments ont des causes qui sont antérieures et concomitantes à l’avènement de l’être humain tel que nous le connaissons aujourd’hui. La limitation de la vie de l’homme est donc la caractéristique la plus manifeste d’une conspiration dont certain estiment l’origine à plus de 300 000 ans14.

Une corrélation entre une des causes et un des effets se dégage alors : la limitation de notre durée de vie modère nos progrès scientifiques, et nous interdit par la même une expansion extraterrestre digne de ce nom. Il nous reste maintenant à tenter de savoir pourquoi nous avons été bridés dans nos prérogatives. Le meilleur moyen de le savoir est encore de provoquer le destin en faisant des choix éclairés qui inverseront ce processus.


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Article mis en ligne le 5 juillet 2007.

Sources :

1 Savants maudits, chercheurs exclus, Pierre Lance, Editions Presses de Valmy, 2001.

2 Vers la société du contrôle total... et la surveillance permanente, http://www.onnouscachetout.com/themes/nom/vers-la-societe-du-controle-total.php .

3 Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits - Observatoire des transferts d'armements, http://www.obsarm.org/main/obsarm_ventes.htm .

4 Qui va endosser le coût de la grippe aviaire ?, Peter Singer, Les Echos, jeudi 20 avril 2006.

5 G.C. Williams, Evolution, 11, 398, 1957.

6 Ni Dieu, ni Darwin : L'EXOGENESE DU VIVANT, NEXUS de mars/avril 2006 - http://extraneens.free.fr/evolutionnisme.htm

7 Auteur notamment de Gods of the New Millenium.

8 François SCHÄCHTER, chercheur à l'université Léonard-de-Vinci, à Suresnes, Facteur X, n° 41 ou Daily Mail, 29 janvier 1996.

9 SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) http://www.sens.org/

10 L'Équilibre de la nature, textes écrits ou dirigés par Carl Linné entre 1744 et 1760, introduction et notes de Camille Limoges, Vrin, 1972.

11 « A l'origine chant de guerre révolutionnaire et hymne à la liberté, la Marseillaise s'est imposée progressivement comme un hymne national. » - Source : http://www.elysee.fr/la-presidence/la-marseillaise-de-rouget-de-lisle/

12 Voir Les Lobbys en Europe.

13 Les 500 personnes les plus riches du monde ont un revenu combiné plus important que celui des 416 millions les plus pauvres – Rapport mondial sur le développement humain 2005 publié pour le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), http://hdr.undp.org/reports/global/2005/francais/ .

14 Zecharia Sitchin a situé l’arrivé de ceux qui seraient responsable de ces actes à l’an 443 000 av. J.-C. et la création de l’homme proprement dit à l’an 299 000 av. J.-C.



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