Meyssan,
deuxième tour...
L'auteur de «
L'effroyable
imposture » ne s'attendait certainement pas à être l'objet
d'un tel contre-feu médiatique quand il a émis l'hypothèse, dans le
premier chapitre de livre susdit, qu' «
aucun avion ne
s'est écrasé sur le Pentagone ». Après tout,
Hugo Nhart
a bien démontré que l'évènement qui a causé la mort de
Diana
«
n'était pas un simple accident » chez
le même éditeur à la même période, et pourtant l'ouvrage
1
n'a pas eu une telle résonance dans les éditoriaux.
Dans
un dernier opuscule2
plus collectif, nous constatons sans surprise que la censure médiatique ne
touche pas seulement le monde de l'édition, mais aussi celui de
l'investigation.
C'est sans vergogne que les chantres de la déontologie
s'en sont donné à cour joie pour démonter les «
Meyssâneries ».
Mais c'est en faisant preuve d'une partialité pusillanime qu'ils ne se
sont attaqués qu'au premier chapitre. C'est ce même état d'esprit qui
autorise les journalistes les plus lus ou écoutés à tronquer les témoignages,
à en évincer d'autres, à s'appuyer sur des analyses de personnes ou
d'organisations qui n'ont aucune compétence en la matière, tout ça pour
une seule raison, appuyer une thèse officielle qu'ils ont pris comme argent
comptant. A leur corps défendant, il est vrai que devant les responsabilités
qui leur incombent de par leur influence sur l'opinion publique, il leur est
difficile de soutenir des hypothèses vertement démenties par le gouvernement,
sous peine d'être dénoncées par leurs semblables pour incitation à la sédition
intellectuelle populaire. Il est préférable pour le moral des citoyens, et
donc pour la bonne marche des affaires économiques, c'est-à-dire pour les
recettes publicitaires des médias d'information, de contrecarrer les
effroyables évènements (21 avril, 11 septembre, 31 août,.) dans une
Union
Majoritaire
Prétendue.
Cette union est idéologique, et tous ceux qui voudront s'en démarquer seront
sacrifiés sur l'échafaud des simples d'esprit et des amateurs de «
théories
du complot qui offrent un grand confort mental face à une réalité difficile
à appréhender »
3.
Car après avoir vitupéré contre la «
pensée unique »,
les mêmes scribouilleurs n'éprouvent pas le moindre embarras déontologique
à soutenir des versions qui se veulent frappées du sceau de la vérité
simplement parce qu'elles font l'unanimité dans les milieux autorisés. Les
vitupérations des exégètes de la littérature informationnelle pourraient
laisser penser que l'histoire de l'humanité n'a jamais souffert de
conspirations. Ils confondent sans ambages une démarche d'investigation avec
un «
déni de la réalité, non sans analogie avec le négationnisme »
4.
Les rares personnes qui défendaient l'hypothèse du complot les jours qui
suivirent de l'assassinat de Kennedy ont certainement du faire face à ce
genre d'énergumène. Ces derniers, dès qu'il sont à court de
raisonnement, brandissent, à tour de bras et à toutes les sauces, tout
l'effroyable arsenal de ce à quoi le nazisme a pu donner naissance. Ils
savent que cette période hante toujours nos esprits, et que personne ne désire
que son questionnement ne le rapproche de prés ou de loin de la façon de
penser de ceux qui la nient. C'est l'argument ultime qui a pour objectif de
mettre fin au débat. Mais interdire de la sorte toute problématique confine
l'être pensant au simple rang de chambre d'enregistrement. Ceux qui s'en
servent font preuve de négationnisme vis-à-vis des facultés intellectuelles
de leurs lecteurs.
Une erreur ne devient pas vérité parce
que tout le monde y croit.
Gandhi
Autant dans l'affaire
Diana que
dans celle du Pentagone, il est difficile pour tous les caciques du prêt à
penser de revenir sur ses positions malgré les évidences. Alors comme les
faiseurs d'opinions, complices dans leurs analyses stériles et étroites,
tiennent le projecteur événementiel entre leurs mains tâchées du sang des
victimes qu'elles insultent par leur manque de professionnalisme, ils le
dirigent de concert vers qui bon leur semble. C'est ainsi que pour la première
affaire, malgré le sérieux de l'enquête,
Hugo Nhart
n'a guerre eu droit au feu de la rampe. C'est la stratégie du silence qui
a été employée pour étouffer les incohérences de la version officielle. Par
contre pour la seconde, c'est celle de la cabale qui fut utilisée. De peur
que la thèse «
meyssanique » ne fasse boule de neige
et soit soutenue par la majorité de l'opinion, il fallait la décrédibiliser
avant même qu'elle n'ait pu être connue du grand public, et ce afin que ce
dernier ne s'aperçoive pas qu'il n'y avait pas qu'un seul chapitre dans
ce livre, et que moult questions qu'il pose restent sans réponses.
Pour «
Pentagate », qui se
définit comme «
un complément d'enquête sur l'attentat
du Pentagone et la manière dont nous avons tous été intoxiqués par les
services de communication du département de la Défense »,
il semble que ce soit la première stratégie qui soit à l'ouvre. Il
faut dire le chat échaudé s'est, cette fois-ci, fait assisté d'un
spécialiste en explosif, incendie et catastrophes aériennes,
Pierre-Henri
Bunel, afin de prévenir toute éventuelle dénégation de son
travail. La partie centrale de l'ouvrage est agrémentée de
photographies couleur d'excellente qualité qui permettent de suivre pas
à pas l'analyse visant à déterminer «
la nature de
l'explosion qui a eu lieu au Pentagone le 11 septembre 2001 ».
L'investigation approche la qualité de celle des ouvrages d'
Hugo Nhart
, et la sanction est similaire : personne n'en parle de peur de ne
pouvoir faire autre chose que de se rendre à l'évidence, et d'avoir
à revenir sur des prises de positions précipitées. Les seuls qui
jusqu'à présent ont évoqué l'ouvrage au détour d'une phrase
préfèrent de loin s'étendre «
L'Effroyable Imposture »
et l'analyse sociologique
5
de ce succès de librairie. Si il y a un complot, la collusion des
analystes remplacera allégrement l'équivalent d'une commission
Warren pour enterrer l'affaire.
« Pentagate » est un droit de réponse
à des détracteurs malhonnêtes qui, sans le savoir, font le jeu d'une
manipulation occulte, c'est également une enquête plus poussée qui a
pour but de nous faire réaliser que bien que quelque chose soit
réellement venu frapper le Pentagone, il ne s'agit pas d'un avion.
________________________
Sources :
1
Hugo Nhart
,"Diana & Dodi, Le guet-apens",
éditions Carnot, mars 2002
2 "Pentagate", sous la direction de Thierry Meyssan, éditions Carnot, juin
2002
3 Daniel Boy, chercheur au Centre d'Etude de la Vie politique française,
cité dans Le Nouvel Observateur, n°1966, 11 au 17 juillet 2002.
4 Michel de
Pracontal, "Les sornettes de « L'Effroyable Imposture »", Le Nouvel Observateur, n°1966, 11 au 17 juillet 2002.
5 Voir par exemple : Pierre
Lagrange, "Etes vous sûr que le ciel est bleu ?", Le Nouvel Observateur, n°1966, 11 au 17 juillet 2002.