Qui sont-ils ?
Points de désaccord
avec
Gildas Bourdais
Suite au texte de Gildas Bourdais, « L'hypothèse extraterrestre est-elle "dépassée" ? »
1, je me permets de rédiger les quelques lignes qui suivent. J'espère ainsi prolonger le débat que celui-ci espérait dans l'introduction de son texte.
Gildas Bourdais, pour définir
le modèle biologique le plus favorable pour une vie intelligente et active,
affirme que « II faut écarter d'emblée toute existence marine ou aérienne,
interdisant une industrie développée ». Comme si le fait
d'avoir une « industrie développée » était une étape
nécessaire à l'évolution de toute vie intelligente. On pourrait supposer
qu'une société composée d'êtres réellement intelligents ait dépassé,
ou même évité, cette étape industrielle.
L'industrie est le moyen que nous avons trouvé pour
qu'une plus grande partie de la population de la planète puisse subvenir,
selon un rapport qualité-prix de plus en plus intéressant, à une majorité de
besoins matériels. Cela sous entend déjà que pour profiter d'un produit
industriel, il faille exister dans une dimension matérielle. Ce n'est peut-être
pas forcément le cas des entités extraterrestres.
Mis à part ça, nos sociétés entretiennent la jouissance
matérialiste. Cette dernière soutient le système que ses (ir)responsables ont
laissé se développer à outrance. Le système en question, le libéralisme économique,
ou plus récemment la mondialisation non encore « humanisée », ou
« régulée », cet ensemble de chose qui veut que
l'on produise toujours plus pour maintenir un taux de croissance élevé et un
nombre de chômeurs raisonnable (assez pour que les salaires n'explosent pas,
mais pas trop pour que la population ne se révolte pas), tout cela, donc,
entretient la cécité du citoyen devant la possibilité d'une alternative. Si
bien que quand on lui explique qu'une intelligence extraterrestre a été
assez perspicace pour dépasser, et peut être même éviter un modèle de société
qui confine plus à l'esclavage mental et physique, à la décrépitude de la
planète et à la déchéance de ceux qui l'occupe, celui-ci n'y croit guère.
La nécessité de productivité, le rendement, les
objectifs et les évaluations sont les synonymes modernes des chaînes et du
fouet que devaient supporter les forçats autrefois. Le crédit est un autre
moyen d'enchaîner le consommateur appâté par le désir matériel qu'aura
créé l'instrument de propagande libérale qu'est la publicité. L'excès
de consommation et de production matérialiste ou énergétique viendra inéluctablement
accroître la pollution planétaire en augmentant le nombre des déchets,
qu'ils proviennent de nos poubelles, ou des centrales nucléaires, en
contribuant au réchauffement planétaire, ou à la mort lente des mers fermées,
et bientôt des océans. Tout être doué d'un minimum d'intelligence
ferait ce que l'on fait pour toute entreprise, à savoir des prévisions de résultats
à court et moyen terme, et s'apercevrait ainsi du péril qui le guette. Mais
ce qu'il sait si bien appliquer pour garantir ses investissements pécuniaires,
il l'oublie brusquement pour ce qui concerne le patrimoine naturel.
On peut s'étonner devant un tel aveuglement. On pourrait,
même si on n'a pas la prétention d'avoir une solution qui pourrait
tout résoudre du jour au lendemain, se rendre à l'évidence devant
cette décadence annoncée. Eh bien non seulement on ne s'en émeut que
mollement, mais en plus on voudrait que toute vie extraterrestre passe
obligatoirement par cette étape pour faire preuve de son intelligence.
Devant une telle perspicacité analytique, j'en connais certains qui doivent rire
à travers la fente qui leur sert de bouche.
Les extraterrestres d'après ceux qui disent les avoir vus
Mais ce n'est pas tout, car à l'aveuglement on
rajoutera la simplicité naïve du raisonnement darwinien encore porté en
exergue par les chercheurs passéistes, comme l'illustre ces phrases : « Ensuite,
on comprend qu'il est préférable, par exemple, de libérer les pattes de
devant pour les transformer en bras ! Chez nous, c'est la fameuse étape de l'Homo
erectus, l'homme debout. Et ailleurs ? Et si la vie avait suivi les mêmes
cheminements ? ».
Heureusement que l'objectivité scientifique et la vérité
de l'observation prennent parfois le dessus sur des théories admises comme
s'il s'agissait de vérité inébranlable. L'
Acanthostega2 a cette particularité de venir remettre en question ce genre de fausses vérités.
Alors que l'on pensait que les pattes étaient apparues en réponse aux
besoins de la vie terrestre, il se trouve que ce tétrapode vivait dans un
milieu totalement aquatique. Alors que les évolutionnistes ont longtemps cru
que le fait d'avoir cinq doigts à l'extrémité de chaque membre, ce qui
est le cas chez tous les tétrapodes modernes, était une affaire entendue, il
se trouve que l'
Acanthostega est pourvu de huit doigts. Les spécialistes
s'accordent à dire que c'est plutôt le hasard qu'autre chose qui a généralisé
le nombre de doigt à cinq. Si l'on étend ces considérations à tous les
membres du corps, on aurait tendance à penser que le modèle d'humanoïde à
quatre bras imaginé par
Frank Drake n'est
pas dénué de sens.
Gildas Bourdais évacue
pourtant cette possibilité en arguant que celle-ci aurait occasionnée de
«
sérieux problèmes de coordination dans le cerveau ».
Il ne faut pas faire preuve d'une extrême intuition pour supputer que le
cerveau aurait eu un développement en conséquence !
Mais le postulat du hasard ne me satisfait pas plus que le gradualisme darwinien. Avant
quand on n'arrivait aux limites de la connaissance, on faisait appel à Dieu.
Maintenant c'est au hasard que l'on confie la responsabilité d'expliquer
l'inexplicable. Il est plus probable que derrière tous ces mystères ne se
cache finalement une loi universelle que personne ne veut voir. Toujours est-il
que des raisonnements basés sur l'habitude ont de sérieux risques de se voir
rapidement démontés. Ce n'est pas parce qu'un schéma évolutif a
fonctionné pour nous, et encore ce processus n'est qu'hypothèse, qu'il
doit forcément avoir été suivi à travers tout l'univers.
Stephen
Jay Gould, mort à l'heure où j'écris ces lignes
3,
n'aurait certainement pas dit le contraire, lui qui affirmait que «
Les
humains ne sont pas le résultat final d'un progrès évolutionnaire prédictible
mais plutôt, écrit-il, une arrière-pensée cosmique fortuite, une minuscule
petite brindille dans l'énorme buisson arborescent de la vie ».
Cette «
arrière-pensée cosmique » n'était peut-être
pas si «
fortuite » que cela pour arriver à créer un
être qui peut s'interroger sur lui-même, sans pour autant faire usage de
cette capacité puisqu'il est capable «
d'envoyer des sondes
jusqu'aux confins du système solaire, mais il se révèle incapable
d'assurer une vie décente à tous ses congénères »
4.
Différents types d'extraterrestres issus d'une synthèse de nombreux témoignages et observations faites au cours d'une dizaine d'années en des lieux et en des pays différents.
A l'image de l'apparition par anticipation des pattes de l'
Acanthostega,
les capacités métaphysiques de l'être humain, plutôt que le résultat
d'une évolution, sont peut-être un atout fourni par avance pour nous
permettre de mettre en place un monde meilleur, ou tout simplement de sauver
celui que nous avons. Il y a fort à parier que les atouts que l'évolution a
mis entre nos mains n'ont pas pour seul objectif d'alimenter les discussions
des philos-comptoir.
Gildas Bourdais
poursuit en affirmant que « les extraterrestres vivent sur le sol et
respirent une atmosphère qui peut fort bien différer de la nôtre. Pas trop,
cependant, pour permettre la chimie organique. » On peut, là
encore, s'étonner devant les bornes que le chercheur en ufologie s'impose.
On accole des sciences bien terrestres, la chimie organique, à des existences
extraterrestres, voir même, peut-être, extra-dimensionnelles. Est il besoin
d'en dire plus pour mettre en relief l'incompatibilité des champs d'études ?
Tout le problème de l'étude ufologique tient dans le
fait qu'il faut examiner un phénomène dont nous ignorons la nature à
l'aide de disciplines scientifiques qui sont le fruit, tout du moins depuis un
certain temps, et pour ce que nous en savons, du raisonnement humain.
Pourtant certains exemples pourraient nous inciter à faire
preuve de prudence. Nos physiciens se sont aperçus en observant l'infiniment
petit qu'ils pouvaient être à l'origine de modification dans ce milieu
rien que le fait de leur simple observation !
Cet exemple prouve non seulement certains domaines d'études ne suivent pas
les règles communément admises, mais qu'en plus, l'interaction entre des
milieux différents ne répond plus aux lois que l'on aurait pu être tenté
d'appliquer. Alors quand on applique les lois de la chimie organique, les
principes de l'évolution ou de la sélection, ou des axiomes universels qui
voudraient que partout, les causes produisent les mêmes effets, vous me
permettrez d'être, pour une fois, sceptique. On applique des lois éprouvées,
dont quelques-unes comportent d'ailleurs des exceptions, à des phénomènes
dont nous n'avons même pas idée, mais dont nous voulons nous convaincre
qu'ils comportent des caractères familiers à ceux que nous avons
l'habitude d'analyser, comme si nous voulions nous rassurer. Mais il ne
s'agit pas de se rassurer, mais d'être objectif.
Des règles particulières, des précautions inhabituelles,
des processus cognitifs, des sciences inédites sont peut-être nécessaires
pour enquêter, observer, étudier les phénomènes ufologiques. Le seul
moyen d'avancer sans se retrouver dans des impasses est de laisser la
voie ouverte à tous les possibles, à garder l'esprit ouvert, et à
seulement éliminer les plus improbables des hypothèses. A vouloir trop
rapidement classer le dossier OVNI, nous faisons le jeu de tout ceux qui
souhaitent ne plus en entendre parler, car nous décrédibilisons nos
recherches par la superficialité de nos raisonnements.
Gildas Bourdais nous
assure ensuite que « Si la vie intelligente est répandue dans
l'Univers, il est honnête de supposer qu'elle s'est orientée majoritairement
vers les solutions les plus « économiques » ». En ce
qui concerne la vie intelligente, on peut douter que la forme humanoïde soit la
plus économique. Ce serait faire preuve d'égocentrisme de penser, tout
d'abord, que nous sommes une des espèces les plus intelligentes de notre
univers, et des autres, et ensuite d'en déduire que notre morphologie
approche l'excellence. D'ailleurs il suffit de constater les contorsions
qu'il nous est nécessaire d'accomplir lorsque l'on se lave le dos pour
s'apercevoir que ce n'est pas le cas...
Mais certains domaines de recherches, apparemment sans
aucun rapport avec le sujet qui nous intéresse, devraient pourtant attirer
notre attention.
Une étude de deux ans sur le phénomène
d'expérience de mort imminente suggère la possibilité d'une composante
spirituelle des êtres humains survivant à leur existence mortelle5.
Ce qui est «
libéré » par notre mort pourrait très
bien faire partie de notre environnement de tous les jours, et occuper d'autres planètes ou d'autres dimensions. Nous ne savons
officiellement rien sur sa nature, sur son mode de déplacement et quant à son
influence éventuelle sur les êtres vivants. Toujours est-il que cette
intelligence éthérique est certainement la forme la plus «
économique »
qui puisse exister.
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