Ufologie : cessons d'éviter les éléphants dans la pièce




Le 25 juin 1947, les médias rapportent les déclarations de Kenneth Arnold. Ce dernier affirme avoir vu la veille 9 phénomènes à l'apparence de disque se déplaçant en formation à vitesse élevée. L'appellation « soucoupe volante » était née, tout comme l'ufologie. L'incident de Roswell qui eut lieu la même année contribuera à accentuer la popularité du sujet. Sur ordre du major général McMullen, commandant adjoint du strategic Air Command (commandement stratégique aérien), le général Roger M. Ramey et son directeur du renseignement donnent des interviews à la presse à la fin juin 1947. Il s'agissait de démonter le phénomène des soucoupes volantes. Cette fois, ce sont les opérations de dissimulation de la vérité autour des ovnis qui virent le jour, et qui ne cessèrent de polluer à la fois l'étude et la crédibilité des manifestations. Mais les faits sont têtus. Les deux cas qui précèdent n'étaient que deux exemples des 800 observations1 qui ont alimenté les annales ufologiques, pour ne parler que des États-Unis lors de l'année 1947.

Image d'un éléphant entouré de petits gris

L'abondance d'engins volants non identifiés poussa le gouvernement américain à se saisir du problème, d'abord officieusement pour tenter de le minimiser, et ensuite officiellement au travers de différents projets. Le plus connu d'entre eux est celui appelé « Blue Book » qui débuta en 1952. Ses objectifs étaient de trouver une explication pour l'ensemble des témoignages d'observations d'ovnis, de déterminer si les ovnis représentaient une menace pour la sécurité des États-Unis, et d'évaluer s'ils disposaient d'une technologie précoce exploitable par le pays. Lorsque le projet a été dissous en 1969, l'US Air Force a officiellement déclaré, sur la base de ses enquêtes, qu'aucun rapport d'ovni ne constituait un danger pour la sécurité nationale, qu'il n'y avait pas de preuve que les objets montraient des véhicules technologiquement plus avancés que ceux de l'époque, et qu'il n'existait aucun signe de visites extraterrestres. Le projet Blue Book laissera une impression mitigée aux ufologues, et celle-ci accompagnera toutes les autres études. Certains reconnaîtront un effort sérieux, mais limité, alors que d'autres dénonceront une manœuvre gouvernementale pour cacher la réalité de phénomènes inexpliqués.

Aujourd'hui, les « soucoupes volantes » ont vu leurs appellations changer au fil du temps et des pays qui s'y intéressaient (UFO, OVNI, PAN, …). Mais après de nombreux rapports, nous en sommes toujours à la recherche de réponses. En effet, ce que l'on nomme désormais des UAP demeure aussi mystérieux qu'en 1947. De plus, la révélation de l'existence de l'AATIP en 2017, un programme américain qui vécut dans le secret de 2007 à 2012 et qui avait pour objectif d'analyser les données techniques et scientifiques liées à des observations inexplicables d'engins volants2, n'a pas contribué à renforcer la confiance des ufologues dans les institutions. On serait tenté de penser que la situation évolue depuis les vidéos du Pentagone de 2017, mais en fait ce sont juste nos nouvelles technologies qui nous permettent de suivre autrement un même phénomène, et ce grâce à des fuites plus ou moins orchestrées issues de sources militaires. La finalité de cette stratégie consistant à alterner entre étude secrète et révélations officielles est aussi insaisissable que l'ovni lui-même. Cette caractéristique fait du phénomène un sujet difficilement étudiable selon les critères habituels de l'approche scientifique (reproductibilité, objectivité, vérifiabilité). Même si dans la meilleure des hypothèses, on pourrait imaginer que des organismes fassent preuve d'une rigueur méthodologique indéniable, d'une objectivité totale, d'un accès aux informations illimité, et d'une sincérité sans faille, des obstacles à l'analyse persisteront.

D'abord, l'avènement de l'ovni reste imprévisible. Cela rend son étude systématique et reproductible, condition essentielle de la démarche scientifique, impossible en l'état.

Ensuite, le sujet est l'objet d'enjeux techniques, politiques et culturels si vertigineux et toxiques que nombre de responsables préfèrent faire en sorte que l'opinion regarde ailleurs. D'un point de vue technologique, les observations indiquent des capacités qui dépassent celles des inventions humaines les plus modernes. Ce constat implique qu'une attitude agressive du phénomène serait a priori imparable. D'un point de vue politique, la confirmation d'une force extrannéenne remettrait en question les fragiles équilibres géopolitiques terrestres. Les rares grandes puissances actuelles qui font la loi sur notre planète deviendraient secondaires et sous le joug d'une volonté dont nous ignorons tout. D'un point de vue culturel, une éventuelle divulgation et les interrogations qu'elle engendrerait ne manqueraient pas d'annihiler l'édifice de croyances et du sens donné à la vie pour une majorité de terriens. Il est difficile d'anticiper les réactions de l'humanité à ce propos tant elles dépendront des dispositifs socioculturels qui constituent les peuples, voir les individus.

On peut évidemment continuer de vivre sans se préoccuper des ovnis, comme le font la plupart des gens. Mais à partir du jour où la confrontation a lieu par l'intermédiaire d'une observation, ou d'une rencontre plus rapprochée, une prise de conscience s'établit. Quelle que soit l'interprétation de la situation, et même pour ceux qui prêtent de bons sentiments à ces manifestations, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître la vulnérabilité de l'humanité vis-à-vis de ces phénomènes. Et par conséquent, ce serait faire preuve d'irresponsabilité que d'ignorer cette évidence, même si la vérité est difficile à intégrer, même si c'est plus facile de se dire que « jusqu'ici tout va bien ». Il est donc urgent de parer à toutes les éventualités tant qu'il n'est pas trop tard. Et dans cette optique, la recherche ufologique a un rôle à jouer qui est bien plus important que la marginalité et l'originalité dans lesquelles la bien-pensance se plaît à la cantonner. De nombreuses personnes ont apporté leur contribution à l'ufologie depuis les années 50, qu'elles soient scientifiques ou bûcherons, observateurs à distance ou enlevés au sein de vaisseaux extraterrestres. En citer certains reviendrait à en oublier ou en écarter d'autres injustement.

Bien sûr, des connaissances dans certains domaines, dont on peut soupçonner les ovnis de maîtriser les règles (physique, ingénierie, technologie aérospatiale), ne sont sûrement pas inutiles en ufologie. Mais comme par définition nous ne savons pas à quoi nous avons affaire, il serait prétentieux et risqué de limiter la crédibilité des ufologues à la teneur de leur CV. Cela reviendrait à poser un a priori selon lequel le phénomène n'a de chance d'être compris que par les personnes les plus qualifiées sur terre pour étudier ce à quoi il fait penser. Ce serait écarter un peu rapidement le fait qu'une des caractéristiques principales de ces manifestations relevée par nombre d'abductés est que leurs kidnappeurs ont pour habitude de tromper leur monde. Ce constat est renforcé lorsque l'on s'intéresse à la description que font les témoins des ovnis en fonction des époques : leur apparente ressemblance avec des équipements terrestres contemporains ne fait que mimer l'évolution de la technologie ici-bas.

De plus, si l'on peut s'autoriser à souligner un point commun qui semble réunir l'apanage d'ufologues qui a défrayé la chronique, c'est généralement celui consistant à se plier au biais cartésien qui revient à tout séquencer pour mieux l'analyser. Si ce réductionnisme rationnel permet de rassurer les chercheurs quant à la viabilité des cas qu'ils présentent, il a l'inconvénient d'écarter des évidences qui dérangent dans le paysage ufologique, comme celle des enlèvements extraterrestres. Cependant, étudier les seuls poissons volants n'a jamais octroyé une vision d'ensemble de l'univers aquatique. C'est pourtant ce que font tous ceux qui aujourd'hui se concentrent uniquement sur les UAP. Et c'est peut-être cette difficulté à prendre le recul nécessaire pour adopter une perspective globale qui pourrait expliquer pourquoi la recherche ufologique n'avance pas.

Affiche vintage faisant la promotion de L'hypothèse interdite

Je tire de la réflexion qui précède deux conclusions. La première est que l'ufologie n'est le domaine réservé d'aucune communauté. Chacun peut apporter sa pierre à l'édifice de la vérité, même sur un malentendu. Quelques découvertes ont bien été déjà réalisées de la sorte dans d'autres disciplines3. La seconde conclusion est qu'il faut peut-être moins se focaliser sur l'objet et ses tromperies que sur les conséquences de ses manifestations. Et bien que cela puisse en déranger certains, les enlèvements extraterrestres font partie intégrante de la problématique. Un premier travail inspirant a déjà été réalisé par Jacques Vallée dans Passport To Magonia. Cependant, si celui-ci ne se limitait pas aux vaisseaux à proprement parler, les enlèvements extraterrestres étaient quant à eux seulement replacés dans le contexte d'un folklore séculaire. Dans L'hypothèse interdite, je tente d'aller plus loin en suggérant que des éléments historiques connus seraient un témoignage de l'existence ancestrale des enlèvements en question. De plus, j'attire l'attention sur le fait que ces mêmes éléments historiques devraient nous inciter à la plus grande méfiance vis-à-vis du comportement des extraterrestres. La nature de ces éléments constitue une réalité archéologique que tous les mensonges de ces entités ne peuvent plus dissimuler, et qui en dit davantage que toutes les observations que nous pourrons réaliser avant qu'il ne soit trop tard.



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Article mis en ligne le 28 juillet 2025.

1 Wikipedia contributors. (2025, 18 juillet). Table of reports during the 1947 flying disc craze. Wikipedia. https://en.wikipedia.org/wiki/Table_of_reports_during_the_1947_flying_disc_craze#cite_note-Peebles2-1  

2 Admin. (2024, 24 novembre). Le programme AATIP du Pentagone. AVION DE CHASSE - Aviation militaire & Espace. Consulté le 26 juillet 2025, à l'adresse https://www.avion-chasse.fr/le-programme-aatip-du-pentagone/

3 Demars, M. (2021, 16 décembre). Les 6 découvertes scientifiques faites par hasard | GoStudent. GoStudent. Consulté le 26 juillet 2025, à l'adresse https://www.gostudent.org/fr-fr/blog/decouvertes-scientifiques-faites-par-hasard




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