Un grain de sable dans les rouages des pandémies
Le déroulement des évènements ne reflète
pas toujours l’exacte envergure des intérêts qui sont en jeu. C’est le cas
de l’apparente bienveillance du monde occidental vis-à-vis des pays en voie
de développement. Mais quand quelqu’un vient troubler ce qui n’est que manœuvre
de relations publiques, les masques tombent et les ordres sont donnés. Les
chiens préalablement manipulés et désinformés sont lâchés, et ils font en
sorte que le grain de sable ne fasse pas boule de neige, n’ayant même plus
conscience qu’ils ne montrent plus les crocs que devant ceux qui peuvent les
affranchir.
Le contrôle démographique
En 1974, les Nations Unies donnent la première conférence
sur le contrôle démographique. Celle-ci est motivée par les actions des Fondations
Ford et Rockefeller qui ont encouragées les programmes de contrôle
de population dés 1965, ainsi que les idées contenues dans le rapport d’une
commission présidée par George Bush Senior
en 1969, et les propos du Secrétaire d’Etat Kissinger
devant la commission aux Affaires étrangères de la Chambre le 4 juin 1974. On
pourrait les résumer par le biais du rapport du Département d’Etat de
l’administration Carter de novembre 1978 :
« Depuis des siècles, des millions de pauvres
ont accepté leur sort avec résignation dans la plus complète apathie
politique. La situation est en train de changer. A mesure que les moyens de
communication se développent, l’idée qu’une vie meilleure est envisageable
fait son chemin. Il faut s’attendre à ce que certains, dans la hâte d’un
changement radical, aient recours à la violence, eu terrorisme même. Il existe
un réel danger de voir la violence monter et s’étendre tant qu’on aura pas
trouvé des moyens plus efficaces pour améliorer les conditions de vie des
masses.
La surpopulation a été un facteur sous-jacent dans certains conflits
internationaux et désordres intérieurs importants. Le danger continue
d’exister et ira peut-être en s’intensifiant à mesure que grossissent les
populations et que s’accélère la ruée vers les matières premières rares. »
Mais le concept de contrôle démographique sur la population du tiers monde était
considéré comme une théorie raciste et impérialiste. Alors les responsables
de cette politique et les organisations donatrices conditionnèrent les aides
aux ONG (organisations non gouvernementales) à la hauteur de leur complicité
dans la mise en oeuvre du programme de contrôle démographique. Pour ce faire,
on revêtira ce dernier d’atours emprunts de modernité comme la
reconnaissance du droit de la femme ou à la prise en compte des problèmes liés
à l’environnement. La contraception est un facteur de liberté, des familles
moins nombreuses sont la garantie de ressources naturelles et d’une hygiène
plus facile à préserver. Si ces arguments sont défendables, ils servent également
des intérêts qui le sont moins.
Henry Kissinger1,
en plus de ses attributions officielles et du rôle clef qu’il joua dans la
politique extérieur des Etats-Unis des années 50 à … aujourd’hui ( ?),
a été proche de la famille Rockefeller, et particulièrement de Nelson
Rockefeller. La famille Rockefeller est connue pour être impliquée
dans le monde médico-industriel et politique.
En 1928, John Rockefeller a versé 65
millions de dollars à l’Institut Rockefeller pour la Recherche Médicale
(Rockefeller Institute for Medical Research), alors que le gouvernement fédéral
n’allouait toujours que 2,8 millions de dollars en 1938 à l’ensemble de la
recherche médicale. On imagine qu’avec de telles subventions les Rockefeller
pouvaient exercer leur influence sur les travaux menés au sein des fondations
qu’ils créaient.
En 1955,
Nelson Aldrich
Rockefeller, fils héritier de la standard Oil, membre du
CFR,
conseiller du Président Roosevelt pour les affaires internationales, présentait
déjà avec son «
plus proche associé sur le plan intellectuel2 »,
Kissinger, leur vision de la sécurité nationale au plus haut niveau de
l’Etat, mais encore sans grand succès. Kissinger profita de l’influence et
des relations de Rockefeller pour étoffer son carnet d’adresse et son CV, et
ce notamment en exerçant des fonctions rémunérées de consultant pour
Merck
Sharp & Dome. C’est ce même laboratoire qui était alors le
plus important fournisseur au monde de vaccins contre l’hépatite. La
vaccination mondiale était encouragée à l’époque par les plus hauts
responsables de l’Etat. On peut citer
Joseph A.
Califano, qui après avoir construit sa carrière au ministère de la
défense, fut nommé Secrétaire d’Etat à la Santé, à l’Education et à
l’Aide sociale. Il était de ceux qui pensaient «
qu’une
croissance démographique rapide retarde le progrès social et économique de
nombreux pays et alourdit le fardeau de nombreuses familles et de communautés ».
Les vaccinations amorcent le marché
J. Califano présida en 1978 une délégation
des Etats-Unis à la 31ème assemblée de l’OMS à Genève,
et qu’il donna pour objectif « la vaccination de tous les enfants
du monde d’ici à 1990 ».
C’est donc avec la bénédiction des autorités qu’en
novembre 1978 et octobre 1979, 1083 citoyens américains ont été vaccinés
contre l’hépatite B grâce à des vaccins fournis par Merck.
Mais en 1980, le New England Journal of Medecine jeta le doute sur la qualité
des produits injectés. Il présenta les « premiers résultats
d’un essai clinique aléatoire réalisé en double aveugle et destiné à évaluer
l’efficacité d’un vaccin contre l’hépatite B chez 1 083 homosexuels
masculins de la ville de New York ». Il se trouve qu’après le début
de l’épidémie de sida, 501 cas sur les 1 025 cas de sida mortels recensés
dans quelques régions principales des Etats-Unis habitaient New-York.
Mais malgré les apparences, la transmission du sida serait
le fait de contaminants viraux vivants injectés autour de l’année 1970 qui
se seraient combinés à des virus simiens dont les « volontaires »
étaient probablement porteurs après avoir reçu les vaccins contre la polio de
Merck administrés dix ans auparavant
3.
C’est le 3 mai 1973 que
Nixon évoqua au
Congrès les efforts des Américains et de l’
OMS pour aider
l’Afrique dans son combat contre les épidémies, par le biais de la mise en
œuvre de campagnes de vaccination. C’est ainsi que déjà au début des années
70 «
les vaccins contre la poliomyélite, la variole, la diphtérie,
la coqueluche et le tétanos sont gratuits et accessibles à tous4 »
en Afrique du Sud.
On peut se demander si la combinaison virale qui aurait été
à l’origine du sida aux Etats-Unis n’aurait pas pu se reproduire en Afrique
ou ailleurs, les mêmes causes produisant les mêmes effets.
Toujours est-il que à la fin des années 70,
Merck5,
leader de l’industrie américaine pour les armes biologiques, devenait le plus
important fournisseur au monde des médicaments pour le traitement du sida.
Vendre ou soigner
A la fin des années 80, c’était au tour du gouvernement
Reagan6
de faire face à la montée en puissance de la pandémie. C’est alors que les
laboratoires
Burroughs Wellcome ressortirent
de leurs cartons une molécule expérimentée voilà plus de 25 ans contre le
cancer, et dont la toxicité hématologique avait été jugée trop importante.
C’était l’occasion de rentabiliser enfin une molécule dont la conception
avait été onéreuse. L’essai considéré comme un essai de phase III (bien
que l'essai dit de phase I ait été irrégulier et qu'il n'y ait pas eu d'essai
de phase II)
7
a été mené par une équipe de professeurs d'Universités américaines, en
collaboration avec le "Groupe de Travail sur l'
AZT"
du centre de recherche de Wellcome-Burrough à l'Université de Miami. Les
commentateurs de l’époque restent sceptiques sur la nouvelle destination de
cette molécule : «
la réponse à la question de savoir pour
quels patients le traitement sera néfaste ou efficace reste un défi »
8.
Néanmoins, sur la base des résultats de cet essai, et
aussi incroyable que cela puisse paraître pour qui en lit les conclusions avec
un tant soit peu d'attention et d'esprit critique, une licence a été accordée
aux U.S.A. par la Food and Drug Administration,
et immédiatement après, en France par le Ministère de la Santé, sur
avis favorable de l'Agence Nationale de Recherche contre le SIDA. En mars 1987
que l'AZT devient le premier antirétroviral
anti-VIH à obtenir une autorisation de mise sur le marché français, et ce
sont les laboratoires Burroughs-Wellcome qui obtiennent alors le monopole de
commercialisation de l’AZT.
Loïc Le Ribault
C’est également en 1987 que, par lettre
enregistrée devant huissier,
Loïc Le Ribault
et
Norbert Duffaut9 informent
le ministre français de la Recherche (
Jacques
Valade) qu’ils ont obtenu des résultats intéressants dans
le traitement du SIDA avec une molécule de leur invention, et qu’il
serait souhaitable de la tester sans délai en ce qui concerne cette
affection.
Des intérêts, et désintérêt
En 1987 plus aucune expertise ne fut commandée au
CARME10.
Une fois que plus de 1400 fonctionnaires du domaine judiciaire et policier
eurent bénéficiés gracieusement de visites, stages, conférences et documents
issus de son fondateur,
Loïc Le Ribault, le
ministère de l’Intérieur décide de rénover ses propres laboratoires en
s’inspirant de ceux du
CARME. La raison
officielle est que les expertises en criminalistique doivent être réservées
aux services publics.
En mai 1991, Le Ribault
a porté plainte contre le ministère de l’Intérieur pour contrefaçon de
brevet, plagiat, diffamation et concurrence déloyale. En l’an 2000 le procès
n’était toujours pas programmé au tribunal de grande instance de Paris...
Incapable de résister à la campagne de désinformation
menée à son encontre par le ministère de l’Intérieur, ignoré par les
radios et les chaînes de télévision publiques, Le Ribault est contraint de
fermer les portes de son laboratoire en septembre 1991. Caution personnelle des
emprunts de son laboratoire, Le Ribault perd en quelques mois plus de 10.000.000
de francs (1.500.000 €). Sa maison, ses meubles, ses collections, sa bibliothèque,
sont vendus aux enchères, ainsi que le matériel du CARME,
racheté pour 250.000 francs (40.000 €) par la gendarmerie qui l’utilise
pour créer son propre laboratoire. Déclaré en faillite, Le Ribault est
condamné à 15 ans de privation de droits civiques.
En novembre 1993, Duffaut
est découvert dans son lit, mortellement empoisonné. Une autopsie révélera
la présence de cyanure de potassium dans son corps. L’emploi de ce produit
provoque une mort extrêmement douloureuse, information que le chimiste qu’il
était devait forcément connaître. Malgré ce point étonnant, l'enquête
conclut au suicide, alors qu’il s’apprêtait à publier un livre dont voici
quelques mots figurant dans la conclusion : « Guérir tant
de maux avec un seul produit, autrement dit avoir découvert la panacée,
semblait impossible à trop de beaux esprits (...). Je n’ai pourtant ni
rancoeur ni esprit de vengeance et je conçois très bien que les savants ne
croient pas en ma découverte, mais je m’élève contre le fait qu’ils
refusent de l’expérimenter sans l’avoir essayée. »
Le Silanol G5
En 1994, Le Ribault met
au point une nouvelle molécule de la même famille que les précédentes, mais
buvable et encore plus efficace, qu’il appelle “G5”
. Rapidement, celle-ci devient très connue dans le monde médical, et de
nombreux médecins commencent à l’utiliser. Que ce soit pour les produits de
Duffaut, ou ceux de Le Ribault, les organismes français de santé publique
restent sourds devant les demandes répétées des chercheurs au sujet des tests
et de la reconnaissance des vertus thérapeutiques de leurs découvertes. Le
Ribault décide alors de faire paraître ses résultats dans la presse le 8
octobre 1995, après que Jean-Michel Graille, le journaliste de Sud-Ouest
Dimanche ait vérifié le dossier "G5" durant 4 mois. Il s’agit
du même investigateur qui, en 1984, a fait connaître dans le même
hebdomadaire Antoine Priore. Cet ingénieur
électronicien inventa une « machine à guérir le cancer »
par un rayonnement de champs magnétiques et électromagnétiques.
J'ai soigné peut-être 20.000
patients et de nombreux médecins utilisent désormais le G5. Beaucoup d'entre
eux en France savaient que j'étais emprisonné, mais je n'ai reçu que 30
lettres de soutien en prison. Même dans un domaine aussi important que celui de
LEUR santé, les Français restent donc fidèles à eux-mêmes : il suffit de se
souvenir que pendant la seconde guerre mondiale, la plupart se taisaient comme
des moutons promis à l'abattoir, que nombreux (dont la totalité des
responsables de l'administration) étaient ceux collaborant avec l'ennemi et que
seule une poignée osa résister à l'occupant... J'ai tout perdu pour aider les
gens, maintenant les patients n'ont qu'à se battre à leur tour s'ils veulent
que je les soigne.
Ils doivent demander le droit
d'utiliser les produits thérapeutiques qu'ils souhaitent.
Loïc Le Ribault
En janvier 1996, l’
Ordre
des médecins et celui des pharmaciens portent plainte contre
Le Ribault pour «
exercice illégal de la médecine ».
Il faut préciser que d’après les travaux des chercheurs et les
témoignages des patients, les preuves démontrant l’efficacité des
organo-siliciés pour la guérison d’un grand nombre d’affections
s’accumulent. La suite n’est qu’une succession d’expatriations,
d’arrestations, de perquisitions, de manipulations et de
désinformations à l’encontre de Loïc Le Ribault
11,
de pressions sur sa famille (sa mère décède à 85 ans deux semaines
après avoir du subir un interrogatoire de 5 heures), ainsi que de
disparition étrange de ses principaux supporter, tel celle de Jean-Michel
Graille survenue en avril 1996, causée par une soudaine crise cardiaque
qui le frappa à l’âge de cinquante ans dans son jardin…
Couverture de la seule K7 vidéo retraçant l'aventure de Loïc Le Ribault
L’indépendance en question
Officiellement, les mésaventures de Loïc Le Ribault sont
principalement dues à l’illégalité du Silanol,
son invention prétendument capable de guérir de multiples pathologies.
Il est quand même nécessaire de revenir en arrière afin
de préciser le caractère indépendant de son ancien laboratoire dans les
domaines qui étaient les siens. Du fait de cette indépendance, les avocats
ainsi que les familles de victimes confient au CARME de plus en plus
d’affaires dans lesquelles l’Etat français est parti prenante. Notamment
des affaires dans lesquelles l’implication de l’armée française est
suspectée ("La Jonque" (chalutier coulé par un
"objet" sous-marin), "La Maison des Têtes" (détruite
par un missile égaré), etc.), des affaires anciennes ou récentes dans
lesquelles la police française aurait fabriqué ou truqué des preuves (Seznec,
Boulin, Pinault, Marletta, Miss et Thiennot, Dominici), des affaires
embarrassantes pour le ministère des Affaires étrangères (l’exécution
truquée des Ceausescu, l’assassinat de Robert Maxwell, la mort de Lagadec,
infirmière bretonne torturée puis assassinée par l’armée régulière du
Salvador), la dénonciation des expertises illégales faites par les
laboratoires de police et celle du considérable enrichissement personnel de
leur directrice Michèle Rudler (révoquée en 1996), la réalisation
d’analyses pour le compte de diverses associations concernant des problèmes
de pollution que le(s) gouvernement(s) français souhaitai(en)t tenir secrets
(la preuve de la contamination de la France par les émanations dues à
l’explosion de Tchernobyl, les autorités supposées responsables ayant déclaré
que la France avait été le seul pays européen épargné par cette pollution),
la pollution de la côte à proximité de l’usine de retraitement de La Hague,
ainsi que la dissolution par l’eau de mer des fûts en verre contenant des déchets
radioactifs et jetés dans les fosses océaniques, et bien d’autres encore.
On pourrait toujours supposer que l’indépendance d’un
laboratoire privé pourrait se révéler gênante pour certaines personnes qui
auraient préféré avoir plus de contrôle sur la diffusion des résultats
quand ils étaient susceptibles de nuire à l’intérêt national. Néanmoins,
toutes ces enquêtes étaient étalées dans le temps, et les rouages d’une
instruction sont si complexes et font intervenir tant d’acteurs et
d’occasions d’entraver la procédure que les travaux du CARME n’étaient
de toute façon pas décisifs.
Le sida
Vous n’avez pas été sans remarquer la
concomitance de l’annonce d’un possible remède au sida de la part des
deux chercheurs français avec celle du début des malheurs de Loïc le
Ribault, puisque c’est la même année, en 1987, que plus aucune
expertise ne fut commandée au
CARME. D’après les échos des
derniers rebondissements judiciaires
12 entourant
la commercialisation du Silanol, on peut s’interroger sur
l’honnêteté du personnage
13.
Mais l’appât du gain auquel chacun peut succomber ne doit pas cacher
l’essentiel, à savoir les vertus curatives de la molécule. Plus précisément,
Loïc Le Ribault précise devant ses juges le jeudi 5 février 2004 : «
Je
n’ai jamais prétendu que le Silanol pouvait
guérir, mais qu’il donnait à l’organisme la force de lutter.
Ce n’est pas une découverte médicale, c’est une découverte
biologique14. »
Pour ceux qui pourraient douter de l’efficacité du produit sur la pandémie
qu’est le sida, il est utile de rappeler que les médecins savent depuis
des années qu’une forte résistance chez l’hôte constitue une arme
efficace pour empêcher un germe infectieux de s’implanter, de croître,
puis finalement de dominer le système immunitaire
15.
LLR en admiration devant
la représentation symbolique
de la molécule de Silanol.
Lorsque l’industrie du médicament s’engage à amener
une molécule sur le marché, le parcours type comprenant une quinzaine d’années
de développement et d’essais cliniques est actuellement estimé à 800
millions de dollars par molécule
16 selon
les données des laboratoires. A ce montant il faut rajouter les frais de
lobbying auprès des institutions gouvernementales, des organisations
professionnelles, et la publicité. Du côté des bénéfices, on se doit de séduire
les investisseurs en présentant un nombre important et régulier de produits
nouveaux
17 pour
couvrir le manque à gagner qu’engendre l’obsolescence des brevets et
la concurrence, et d’accroître ces marges. Pour pallier à ces inconvénients,
les responsables du secteur pharmaceutique ont tout intérêt à ce que le
nombre de pathologie et de malades s’accroisse pour que le marché se développe.
Un système de santé qui s’est mis au diapason du modèle
économique général qui vise une augmentation permanente des ventes et des
marges n’est pas en accord avec l’intérêt général. Ce fonctionnement se
fait au détriment du portefeuille du citoyen, mais aussi de sa santé. A
contrario, tout remède qui se dit capable de soigner de multiples pathologies
devrait voir son efficacité validée par une étude scientifique d’Etat, et
ce dans l’intérêt des citoyens.
Paradoxalement, la bonne marche de l’état ne correspond pas toujours à au
bien-être du citoyen. La mauvaise santé de la population génère toute une
activité financière, commerciale, industrielle, de recherche et de développement.
La «
liste noire » des médicaments dont le «
service
médical rendu » est jugé «
insuffisant »
par les autorités scientifiques, liste recensant plus de 400 produits à
l’heure où j’écris ces lignes, est une preuve officielle de la dérive
commerciale du système de santé. Les 130 000 personnes qui sont
hospitalisées chaque année à cause de la surconsommation médicale en sont
une autre
18.
De plus, l’Etat engage souvent des sommes importantes dans une licence pour
obtenir l’autorisation de produire, de vendre ou d’importer une molécule.
Toute cette activité est tenue à bout de bras par le « trou » de
la sécu, financé lui-même par les cotisations des travailleurs, ces derniers
étant également vampirisés par les différentes mutuelles et assurances
maladie.
Un produit bon marché et renforçant les capacités immunitaires de chacun
aurait pour effet de ramener à portion congrue tout l’échafaudage économique
et financier décrit ci-dessus. Devant les intérêts en jeu, on comprend mieux
alors ce qui pourrait pousser de nombreuses personnes qui profitent du système
à couvrir d’opprobre les chercheurs qui s’en écartent, et à avilir leurs
trouvailles révolutionnaires.
De plus, la découverte des deux chercheurs français
aurait pu avoir une portée d’envergure internationale. Elle risquait de réduire
à néant un planning mondial de régulation démographique et ethnique mis en
place depuis les années soixante. Certains affirment que cette politique impérialiste
a été à l’origine de la propagation du sida de façon accidentelle,
d’autres supputent qu’elle a carrément été mise en œuvre au plus haut
niveau. Quand on constate les connexions entre la provenance des fonds pour la
recherche, les liens financiers et idéologiques étroits entre homme politique
et industriels, les enjeux de la guerre biologique, des manipulations du
COINTELPRO19,
et la concordance des déclarations et des évènements, on ne peut que rester
dubitatif devant les versions officielles.
Pandémie ou accélérateur de
mondialisation
Après avoir lu ce qui précède, vous ne pouvez que vous
poser des questions sur la (ré)apparition de la grippe aviaire, sous une de sa
centaine de variantes. Ce qui fait la particularité de cette épizootie,
c’est son lieu d’origine. Elle a débuté en Thaïlande,
pour ensuite se répandre dans une dizaine de pays de la zone asiatique. C’est
également cette dernière qui fut le point de départ du SRAS(syndrome respiratoire aigu sévère).
D’un point de vue politique, la grippe aviaire pourrait
être fatale à la carrière du premier ministre thaïlandais,
Thaksin
Shinawatra. Son gouvernement a révélé l’existence de la grippe
à la fin du mois de janvier après l’avoir dissimulé pendant deux mois. Ce
prétendant au leadership des pays de l’
Asie du Sud-Est a élaboré
dans son pays une politique populiste, pragmatique et autoritaire depuis son
arrivée au pouvoir en janvier 2001. Il a mis en œuvre des prêts à taux réduits
aux ruraux, il a procédé au gel des dettes des agriculteurs ainsi qu’au
nettoyage des bilans bancaires et à une lutte meurtrière contre le trafic de
drogue. C’est le genre de politique économique et sociale qui va à
l’encontre des projets que certains planifient pour la région. En effet, un
projet initié par l’administration américaine baptisé «
Initiative
pour le Grand Proche-Orient »(Greater Middle-East Initiative), qui
concerne aussi les pays d’Asie du Sud, a pour objectif de réformer les économies
des pays concernés pour mieux les intégrer à l’économie internationale, et
à terme, au sein de l’
OMC20.
La grippe aviaire pourrait aussi avoir un impact économique énorme, tant dans
le secteur de l’élevage, qu’au niveau des répercussions qu’elle pourrait
causer dans le domaine du tourisme. En plus du drame régional que représente
cette épidémie, l’
OMS avertie de la menace d’une évolution éventuelle
: «
Il y’a un risque réel de transmission à l’homme et de
pandémie, et les pays atteints ne prennent pas les mesures drastiques qui
s’imposent21. »
Ce style de déclaration est d’autant plus étonnant quand il provient d’un
organisme qui n’est pas sans connaître les effets d’une menace de contagion :
«
de nombreux symptômes peuvent apparaître à cause du seul stress
émotionnel, sans relation avec la maladie22. »
De plus certains pays occidentaux qui profitaient de la production compétitive
de ces contrées commencent maintenant à en souffrir. La croissance,
aujourd’hui en Amérique, et prochainement en Europe, ne se traduit plus par
une diminution du chômage aussi nette qu’elle a pu l’être dans le passé
sur ces deux continents, du fait des délocalisations croissantes qui font des
pays asiatiques l’atelier de la planète
23.
Un «
risque » sanitaire monté en aiguille de façon
sensationnaliste en cache peut-être un autre. Les puissances occidentales
encouragent le commerce international, multiplient les zones de libre échange
et améliorent le confort et l’équipement de leurs citoyens grâce à du matériel
bon marché. Elles se voient piégées à leur propre jeu car la globalisation
concentre la main d’œuvre en Asie, et le chômage sur le reste de la planète
qui n’a pas encore trouvé de solution alternative aux victimes de
l’externalisation de la production.
Comme dans le cas du sida, les épidémies sélectives, d’un point de vue
communautaire ou territorial, ne sont pas sans créer la suspicion. La nouvelle
organisation mondiale qui est en train de se mettre en place autour de la lutte
contre les armes de destruction massive vient à propos, alors que la population
mondiale subie depuis quelques années un conditionnement à ce sujet par le
biais du spectacle des épidémies successives (sida, Ebola, SRAS, vache
folle,…) relayé par les médias.
Ces pandémies provoquent donc une régulation sélective dont la répercussion
médiatique des symptômes physiques conditionne l’opinion publique sur
l’effet de l’utilisation des armes biologiques, justifiant ainsi la mise en
œuvre d’une politique impérialiste envers les pays composant l’axe du
mal.
Ce double effet n’est certainement que le fruit d’une malheureuse coïncidence…
________________________
Sources :
1
Voir Le Cas Kissinger
2 Kissinger : A Biography,
de Walter Isaacson, 1992.
3 Leonard G. Horowitz,
La guerre des virus, 1996, p 303.
4
Pan American/World Health Organization, Proceedings of the International
Conference on the Application of Vaccines Against Viral, Rickettsial, and
Bacterial Diseases in
Man.
December, 14-18, 1970.
5 Aujourd’hui, le laboratoire américain Merck fini l’année 2003 avec plus de 6 milliards de dollars de bénéfice, et 26 % de marge nette, résultat
que les experts analysent comme un exercice très médiocre…
6 40
ème président des États-Unis (1981-1989).
>
7 Les processus d’homologations permettant la mise sur le marché d’une molécule ont été durci depuis cette époque.
8
New England
Journal of Medecine, Vol
317, 1987, p. 196
9 A
partir de 1982, Loïc Le Ribault associa ses recherches pendant treize ans
avec celle du chimiste organicien Norbert Duffaut, lui-même ayant synthétisé
des molécules de silicium organique dès 1957.
10 Centre
d’Application et de Recherche en Microscopie Electronique,
laboratoire créé en 1981 sur fonds privés par Loïc Le Ribault.
11 http://www.loic-le-ribault.ch/
12 L.
L. Ribault a été condamné (le jeudi 12 février 2004) par le tribunal
correctionnel de Bordeaux à un an de prison, dont six mois ferme, pour
exercice illégal de la médecine et de la pharmacie, ainsi qu’à 8.000
euros d'amende, ainsi que 8.000 euros de dommages et intérêts pour l'ordre
des médecins et 10.000 euros de dommages et intérêts pour l'ordre des
pharmaciens. Associated Press, jeudi 12 février 2004.
13 Le
Silanol G5 était «
vendu plus de 200 francs le litre, pour un
coût de revient inférieur à 20 francs ». Fabien Pont,
La
prison ferme requise, Sud-Ouest, vendredi 6 février 2004.
14
Fabien Pont,
Ibidem.
15
Leonard G. Horowitz,
Op. cit., p 146.
16
Pharmacie : l’arme stratégique de la recherche, Les Echos, mardi
27 janvier 2004.
17 Le
mardi 10 février 2004 l’action de la société Transgène a augmenté
de 13% grâces aux résultats d’études à mi-parcours du développement
d’un vaccin anticancer.
18 Les
Echos, lundi 9 février 2004.
19 Programme
du FBI comprenant le contre espionnage anti-communiste, puis, à
partir du printemps 1968, un volet dirigé envers les nationalistes noirs.
20
Washington prépare un vaste plan de réformes pour le Proche-Orient,
Les Echos, mercredi 11 février 2004 – Liste des pays membres et
observateurs sur
http://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/org6_f.htm.
21
La grippe aviaire menace la santé humaine, Les Echos, mardi 3
février
2004.
22 Groupe
de consultants de l’OMS. Chemical and biological weapons :
The hazard to health. WHO Chronicle, 1970.
23 «
Depuis
le début officiel de la reprise en novembre 2001, le
nombre d’emplois dans l’économie américaine a baissé de 0,5%, alors
que la population en âge de travailler a augmentée de 2,4% »,
The New York Times, mardi 10 février 2004.